À Chavagne, Romain Marqué veut faire rimer performance et résilience

Dans cet épisode du podcast Chaleur Sensible, proposé par la Chambre d’agriculture de Bretagne, avec le soutien de Groupama Loire Bretagne, Laurence Ligneau et Xavier Debontride sont allés à la rencontre de Romain Marqué, qui cherche à concilier performance et résilience dans son exploitation laitière de Chavagne (35).

homme près d'un champ - Illustration À Chavagne, Romain Marqué veut faire rimer performance et résilience
Romain Marqué, installé 
dans une exploitation laitière de Chavagne (35).

De son ancien métier, Romain Marqué a conservé le vocabulaire précis et les réflexes financiers du cadre bancaire. Car avant de reprendre la ferme familiale à Chavagne, près de Rennes, il s’est frotté au monde de la finance dans une grande banque coopérative, durant une dizaine d’années. L’occasion pour ce quadragénaire dynamique de perfectionner une approche entrepreneuriale au service de la performance, en s’associant, en 2017, avec son voisin Pierrick Dupont, afin de faire grandir cette exploitation laitière créée par ses grands-parents.

Relance du pâturage

Aujourd’hui, le Gaec Dynamilk compte 170 vaches laitières et s’étend sur 130 hectares à quelques kilomètres de la rocade rennaise. Sur les murs de l’espace de stabulation, figurent en bonne place le logo de l’association Bleu Blanc Cœur et le label HVE3 (Haute valeur environnementale niveau 3), qui témoignent de l’engagement de la ferme dans des démarches culturales de qualité. « Pour faire évoluer les choses, il faut embarquer tout le monde. Le label HVE 3, c’était une façon de faire reconnaître une belle agriculture, en évolution. Cela s’est traduit par la réduction des produits phytosanitaires, par une meilleure utilisation de la fertilisation, par une évolution des pratiques : la gestion de l’eau, des sols… », détaille Romain Marqué, qui reconnaît avoir « tout attaqué de front », lors de son installation. « Lorsque je suis arrivé, la ferme était en système robot pour la traite. Nous avons fait réévoluer l’outil de traite vers une salle de traite. Cela nous permet de relancer le pâturage tournant dynamique. Une vache qui broute, c’est une vache qui ensile, et qui épand son fumier toute seule. C’est du travail en moins ! », sourit Romain Marqué.

Réduction visée de 1 000 tonnes de CO2 en cinq ans

Autre avantage, en période de réchauffement climatique et de risques accrus de sécheresse : ce système favorise la constitution de stocks de fourrage, bien utiles pour faire face aux aléas. « Car les saisons se suivent et ne se ressemblent pas : tout est amplifié. Il faut essayer d’imaginer le pire pour s’adapter », constate l’agriculteur.

Autre motif de préoccupation, la question de la ressource en eau. Afin d’établir un tableau de bord précis des consommations réelles de l’exploitation, des compteurs ont été installés sur tous les départs d’eau. « Le relevage automatique des données a permis d’obtenir un relevé en direct, et de voir que nous avions des fuites sur certaines conduites. La consommation est aujourd’hui d’environ 20 m3 par jour, avec 170 vaches. C’est ce que nous consommions avec une centaine de vaches autrefois, car il y avait 7 à 8 mètres cubes qui se perdaient dans la nature ! », souligne-t-il, en insistant sur le faible montant d’un tel investissement aux retombées bien réelles. Une recommandation de la Chambre d’agriculture de Bretagne, souligne Laurence Ligneau, chargée de mission climat-carbone : « Le bilan hydrique pendant la période estivale va se dégrader, et la connaissance de sa ressource en eau à l’échelle de l’exploitation est essentielle ».

Des sols bien structurés, travaillés en superficiel, permettent aussi de retenir l’eau. La ferme de Romain a privilégié un travail du sol superficiel et l’implantation de méteils à fort pouvoir couvrant, qui se retrouvent aussi dans le fourrage l’hiver. Un apport essentiel en Oméga 3 pour les animaux, qui sont en meilleure santé. Les amendements organiques font aussi la richesse de l’exploitation. Les cultures intermédiaires permettent de piéger les oligo-éléments et les nitrates, tout en aérant le sol, ce qui favorise leur pouvoir drainant.

Impact carbone

Enfin, le Gaec Dynamilk a réalisé un bilan carbone en 2020, assorti d’un projet d’amélioration du bilan carbone de l’exploitation, avec une réduction visée de 1 000 tonnes de CO2 en cinq ans. À la clé : l’implantation de 2 km de haies bocagères, le recours à la méthanisation qui permet, entre autres, de se passer des engrais chimiques, l’amélioration des pratiques d’élevage… « C’est rentable pour la planète et pour le porte-monnaie. Réduire son impact carbone, si cela signifie réduire ses dépenses, cela me va bien ! », sourit Romain Marqué, toujours attentif à l’impact économique des décisions prises.

Xavier Debontride

En savoir plus : Pour écouter l’intégralité du témoignage de Romain Marqué et accéder au podcast, cliquer ici


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