Les 6 associés produisent, avec l’aide d’une salariée et d’un apprenti, 1,45 million L de lait. Leur objectif est de passer à 1,6 million L en 2026. Les 130-135 vaches laitières (en croisement 3 voies) sont traites dans 2 stalles de robots GEA depuis décembre 2023.
Commencer avec 50 VL par stalle
« Auparavant, nous avions un roto tandem, depuis 2009, pour 150 vaches laitières. Les 2 associés qui s’occupaient de la traite au quotidien (5 heures par jour/personne) commençaient à ressentir de la fatigue physique et des douleurs dans les épaules », ont expliqué les associés lors de l’évènement Robot Day’s, organisé sur 3 exploitations par Eilyps, le 13 mars.
« C’est pourquoi nous avons fait le choix d’investir dans des robots alors que, dans le même temps, des jeunes rejoignaient le Gaec. » De plus, « des départs en retraite sont attendus dans les années à venir. »
Séparation du lait quartier par quartier
Après avoir établi des plans et devis avec trois sociétés spécialisées dans les robots de traite, « nous avons opté pour la marque GEA qui permet une séparation du lait quartier par quartier, le robot disposant de deux cuves et de deux pompes à lait », détaille Romain Le Cadre, un des associés.
Par ailleurs, « chaque étape du processus de traite – stimulation, nettoyage/pré-trempage, premiers jets, traite et trempage – est réalisée dans chaque manchon, ce qui réduit les contaminations croisées. » Le produit de trempage est appliqué à la fois sur le gobelet trayeur et sur le trayon.
Autre raison du choix de robots GEA : « Le concessionnaire nous reprenait le roto tandem. » Les robots ont été implantés à environ 1/5 de la longueur du bâtiment, dans le prolongement de deux rangées de logettes. Une vingtaine de places de logettes ont été retirées pour installer les stalles et créer l’espace d’attente devant les robots, de 6 m de large, équipé d’abreuvoirs et de tapis en caoutchouc. « C’est une aire de très forte fréquentation. »


Accès simplifié aux mamelles
Une fosse a été créée à côté de chaque robot pour permettre un accès aux mamelles lorsque c’est nécessaire, comme dans une salle de traite TPA, avec des pare-bouses efficaces. La caméra 3D évite d’avoir à paramétrer la mamelle. « Derrière les robots, se trouve un espace de tri de 16 logettes pour les vaches à surveiller ou qui viennent de vêler. » Conservés, les racleurs passent dans toute la longueur du bâtiment.
Tout au long de leur projet robot, les éleveurs ont été conseillés par Jean-Pierre Viel, consultant robot et nutrition chez Eilyps. « Sur les 150 vaches laitières, 100 ont été gardées pour la mise en traite, 22 taries, les autres vendues en production ou réformées. Il est important de commencer avec 50 VL par stalle pour que la transition se passe bien », précise Jean-Pierre Viel.
« Le logiciel de suivi donne beaucoup d’informations : chaleurs, mammites, vaches susceptibles d’être malades… On peut aussi regarder la courbe de lactation de chaque animal. Les alertes sont paramétrables. Le gros du travail se fait surtout le matin, pour observer les retards de traite notamment. »
Agnès Cussonneau
Davantage de production par vache
« Aujourd’hui, l’organisation du travail est différente avec une gestion à la vache. La production, de 26-28 kg/VL, est passée à 32-34 kg depuis les robots », précise Romain Le Cadre. Par contre, la surface de pâturage a été réduite de moitié du fait d’une route à traverser. « Les vaches ne peuvent pas y aller en autonomie. » Comme c’était déjà le cas auparavant, deux pareurs viennent toutes les 7 semaines s’occuper des pattes de 30 à 35 vaches.Sur une SAU de 207 ha, les producteurs cultivent du maïs, des prairies, ainsi que du blé et du colza vendus. À côté de l’atelier lait, ils gèrent un atelier poulet de chair (6 300 m2). « Nous faisons un week-end de garde sur trois, à deux personnes », souligne Philippe Bargain, un des associés.