Il est parfois difficile pour des outils de désherbage mécanique de venir au plus près de la culture pour la débarrasser des adventices concurrentes. Certains robots comme le Farmdroïd connaissent l’emplacement de chaque graine, car il a, avant le binage, implanté et mémorisé l’endroit exact de chaque semence. Pour ce qui est des cultures légumières semées en poquet, comme c’est le cas pour les oignons, impossible pour les couteaux de ce robot d’intervenir au milieu des jeunes pousses. Mais l’engin trouve la parade en se dotant de l’option nommée +Spray : un système de pulvérisation localisée vient cibler l’endroit de la culture. Le robot embarque « 2 cuves, l’une de 50 L d’eau, l’autre de 50 L de produit phytosanitaire. Le module de pulvérisation du Farmdroïd FD 20 prépare la bouillie à la demande, une fois que l’opérateur a renseigné la dose, le litrage à pulvériser à l’hectare », explique Raphaël Deneuville, de la société importatrice Stecomat.
Seulement 5 % de la surface du champ traitée
Et le robot peut traiter soit en plein sur la ligne de semis, soit en spot. Le circuit de pulvérisation s’ouvre alors par impulsion, ce qui permet de maintenir une pression constante pour un traitement homogène. Ce traitement uniquement sur la plante fait chuter à 5 % seulement la surface traitée. Chaque buse, positionnée dans un manchon, se situe à 17,5 cm du sol, ce qui limite fortement la dérive au moment de l’application. Une fois la parcelle désherbée, le robot va automatiquement lancer un cycle de nettoyage et épandre son eau de rinçage au champ.
Trouver des alternatives
Désherbage, mais aussi pulvérisation d’insecticide : « Des essais sont conduits sur endives pour lutter contre les pucerons ».À la station du Caté de Saint-Pol-de-Léon (29), le projet PaupFL suit son cours.L’objectif de ces travaux qui se déroulent sur 3 ans est « de trouver des alternatives à la pendiméthaline, molécule herbicide toujours utilisable par les producteurs, mais qui sera réévaluée en janvier 2027 », prévient Clémentine Saliou, ingénieure d’expérimentation. Le Farmdroïd est dans ce cadre le bienvenu grâce à son action mécanique et chimique à très faible dose.« Tout au long de la campagne, nous effectuons des notations de salissement et comparons les parcelles semées et désherbées avec le Farmdroïd à une conduite classique », résume Aurélie Le Goff-Prat, ingénieure qui suit cet essai en collaboration avec le concessionnaire Le Saout de Cléder (29).
Fanch Paranthoën
Le robot en action le 5 juin
Le Customer Agricultural Show (CAS) revient pour une nouvelle édition, le jeudi 5 juin à Saint-Pol-de-Léon (29), de 13 h à 19 h. Au programme de cet après-midi technique, des démonstrations, des interventions. À noter la présence du Farmdroïd, avec des données collectées sur l’essai mené au Caté. Événement gratuit et ouvert à tous.