Vincent Philippe a repris la ferme familiale (45 ha de SAU, 35 à 40 laitières) en 2001. Après une aventure de 10 ans en Gaec à partir de 2006, le Costarmoricain est reparti seul en 2016 avec 60 vaches et 600 000 L à produire. Accompagnant le passage en logettes, un robot de traite d’occasion (Lely A2) avait été installé l’année précédente. « L’idée était de se soulager physiquement et de casser la routine de la traite quotidienne. » En 2023, l’automate a été remplacé par un A3 plus récent.
35 ares de pâturage par vache
Avec le robot, les vaches pâturaient au fil avant et revenaient attirées par les distributions matin et soir de maïs ensilage à l’auge. Le maïs a représenté jusqu’à 20 ha dans l’assolement pour 18 ares d’herbe par vache. En 2020, Vincent Philippe a engagé sa ferme en conversion vers l’agriculture bio. « Je n’aimais pas traiter. J’achetais 40 000 € d’aliment par an et mon lait local dépendait de l’importation de soja. Face à la tendance à l’agrandissement, j’avais envie d’avoir des voisins plutôt que des hectares », explique-t-il. « J’ai aussi connu les hivers à mammites au bâtiment, je voulais ressortir les vaches au maximum. »
Grâce à la reprise récente de 8 ha jouxtant le siège, l’éleveur bénéficie désormais de 12 ha de paddocks de jour et 12 ha de paddocks de nuit (36 ares de pâturage par vache au total). En sortie du bâtiment, une barrière de pâturage trois voies gère la circulation des animaux vers le robot, vers le paddock de jour ou le paddock de nuit. Cette année, seuls 6,5 ha de maïs ont été semés et le silo est fermé depuis mi-avril.
Glaces, beurre et riz au lait
Aziliz Le Gall a rejoint la ferme en mars 2023 pour lancer sa crèmerie paysanne. Après un BPREA option transformation obtenu à Laval (53) en 2007, elle s’imaginait à l’époque s’installer en atelier caprin. « Ce goût de la production et de la transformation vient de ma grand-mère que je suivais du clapier et du potager jusqu’à la cuisine. Le choix de la production de glaces s’est fait par gourmandise, par l’envie de pâtisser autour du lait », explique-t-elle. Après avoir arrêté son précédent emploi en septembre 2022, Aziliz Le Gall a suivi une semaine de formation intensive sur la fabrication de glaces au CFPPA de Lozère à Florac. Après des travaux pour réhabiliter un laboratoire et à l’achat de machines et congélateurs (investissement soutenu par le dispositif AgriInvest), les premières glaces ont été fabriquées le 30 mai. Sous marque Anik, la Bretonne fabrique et commercialise aussi du skir, du riz au lait, du beurre et du lait en bouteille. En plus du petit marché hebdomadaire sur la ferme, elle vend ses produits via des drive paysans (Voisins de paniers, Marché nomade) et participe à des évènements festifs estivaux et marchés de producteurs et créateurs comme les Mardis de la Presqu’île d’Hillion, les Régalades de Lamballe ou les Festilacs de Jugon-les-Lacs.
Toma Dagorn
Porte ouverte, mardi 5 juin
Mardi 5 juin, dès 13 h 30, le Gab et le Cédapa organisent une porte ouverte au Gaec Obiofix. La ferme emploie aujourd’hui 2,2 UTH. Sur les 73 ha de SAU, les prairies occupent 60 ha permettant d’atteindre 36 ares de pâturage par vache. L’assolement compte également 6,5 ha de maïs, 5,4 ha de féverole (vendue) et 2,6 ha de méteil triticale – féverole. Ce méteil est broyé à la ferme par le prestataire Feedwest, mélangé aux minéraux et stocké dans un silo alimentant le Dac du robot. Les silos couloirs contiennent un mélange d’ensilages de maïs et de coupes d’herbe : « Grâce à ce sandwich, je n’ai qu’un front d’attaque à gérer. »Les 60 vaches produisent 290 000 L de lait bio. La marge brute lait atteint 340 €/1 000 L. Après deux années d’activité, la crèmerie Anik valorise 8 000 à 10 000 L de lait par an. La porte ouverte s’intéressera au pâturage avec un robot de traite avec un focus sur la qualité de vie au travail en élevage laitier. Adresse : Anik crèmerie paysanne (les Noés) à Lamballe. Contact : 07 64 44 45 23.