Une plateforme de démonstration de travail du sol en préparation d’un semis de maïs qui sera désherbé mécaniquement a été mise en place via un partenariat entre Agrobio 35, la Chambre d’agriculture, les Cuma, le Ceta 35 et le syndicat BV Couesnon. Le 24 avril, une rencontre a été organisée sur la plateforme, permettant la comparaison de différents itinéraires techniques : deux avec labour et deux sans.
Efficacité du rotavator, mais coût plus élevé
Sur l’essai, les parcelles ayant été préparées au rotavator (scalpant efficacement la prairie) puis au cultivateur à dents (pour désolidariser les mottes et favoriser la décomposition des résidus) puis éventuellement avec un autre passage de rotavator (pour incorporer les restes de résidus et lutter contre les adventices) ont abouti à une préparation du sol convenant au passage du semoir puis d’outils de désherbage mécanique, sans grosses touffes d’herbe résiduelles. Le coût d’un passage de rotavator (estimé à 133 €/ha) est plus élevé que celui du cultivateur (82 €) ou celui de la charrue (85 €).

Des mottes de la taille d’une pièce de monnaie
« La préparation du sol est essentielle pour la réussite du désherbage mécanique », a souligné Matthieu Millet, technicien grandes cultures Agrobio 35, rappelant les points essentiels. « La surface du sol doit être plane et sans obstacles (débris végétaux, grosses mottes…). Le sol ne doit pas non plus être trop fin, au risque d’avoir une croûte. On conseille des mottes faisant environ la taille d’une pièce de monnaie. »
Il est par ailleurs indispensable de semer à une profondeur de 5 cm minimum et de rappuyer la ligne de semis. Un semis en terre réchauffée, souvent autour du 10 mai, permet une levée plus rapide du maïs. « Et semer sur une période sèche permettra d’assurer un premier désherbage mécanique de prélevée, à l’aveugle, avec une houe rotative à 16 km/h ou une herse étrille à 12 km/h », précise le technicien. Après la levée, la vitesse doit être réduite avec la herse étrille. « La bineuse intervient ensuite en inter-rang. Il est essentiel d’avoir le même nombre de rangs entre le semoir et la bineuse. »
Agnès Cussonneau
25 ans de techniques culturales simplifiées
Sur le Gaec Le Trouencon, les techniques culturales simplifiées sont utilisées depuis 25 ans. « Nous réalisons un travail du sol sur 10 cm au maximum (au rotavator et cultivateur à dents). Cela permet d’avoir un sol moins vulnérable par rapport au tassement. Sur notre SAU de 92 ha, entièrement accessibles, nous avons environ 23 ha de maïs, 54 ha de prairies temporaires, 13 ha de prairies permanentes et 1,5 ha de betterave », soulignent Arnaud et Philippe Sénéchal, fils et père associés dans le Gaec. Ils produisent 700 000 L de lait avec une centaine de vaches laitières et élèvent aussi quelques bœufs. « La rotation des cultures est la suivante : maïs pendant 2 ans, herbe sur 5-6 ans, puis éventuellement la culture de betterave. » Les éleveurs ont recours à plusieurs outils de désherbage mécanique sur le maïs – houe rotative, herse étrille puis bineuse – via la Cuma. « Généralement, nous n’employons qu’un traitement phytosanitaire ensuite, à dose réduite. »