Le trèfle fertilise les sols de la ferme Court-Circuit

Pendant 5 ans, la ferme Court-Circuit, à Sulniac, a testé l'implantation de couverts de trèfle pour fertiliser l’une de ses parcelles. La pratique y est en voie de généralisation.

Groupe de maraîcher sous une serre - Illustration Le trèfle fertilise les sols de la ferme Court-Circuit
La ferme Court-Circuit a ouvert ses portes le 27 novembre dernier après la restitution du programme Persyst en matinée à Lauzach.

Dans le cadre d’un programme de recherche, nommé Persyst, Anaïs et Pascal Le Normand et Florian Guiho ont testé l’implantation de trèfles pour améliorer l’autonomie sur leur ferme d’une douzaine d’hectares dont 200 m2 sous serre. Depuis 5 ans, ils comparent les rendements et le temps de travail sur deux parcelles contiguës. L’une a été fertilisée uniquement grâce au trèfle ; l’autre conduite de manière classique, avec apport d’engrais organique.

Il n’y a pas eu de dégradation de la qualité du sol

Brocolis, pommes de terre, poireaux et carottes en rotation

« La première année, nous avons planté des brocolis dans du trèfle violet développé, en fissurant la ligne de plants et en broyant le couvert. Le trèfle a été broyé trop court ce qui a favorisé les adventices. Les résidus n’ont pas eu le temps de nourrir les choux. Le brocoli a souffert de la concurrence avec le trèfle (eau et azote). Au final, le rendement dans la parcelle était 2/3 inférieur à celui de la parcelle témoin ». En deuxième année, le trèfle a été broyé, décompacté et mélangé à la terre pour planter des pommes de terre (canadien, rotalabour puis billonage et tamisage). Trois passages de herse étrille et binage en fin mai et un buttage à la mi-juin ont été effectués. « Le rendement était égal à celui de la parcelle témoin qui avait été fertilisé avec des engrais bouchons (6/4/10) ». Une culture de poireaux a succédé aux pommes de terre en troisième année. « Nous avons semé du seigle au mois d’octobre, après pomme de terre. Après broyage et destruction du couvert en février, nous avons semé du trèfle incarnat au printemps. Ce trèfle a été détruit avant l’implantation des poireaux, à la planteuse à choux. Les résidus ont gêné les binages et les buttages. Le rendement était plus faible dans cette parcelle mais le résultat global reste satisfaisant ». Un semis de trèfle blanc a été réalisé au dernier buttage, en septembre. En quatrième année, des carottes ont été semées après travail du sol (passages de canadien croisés puis herse rotative) et réalisation de faux semis, entre 2 mois et 3 semaines avant semis. Un brûlage des adventices a été effectué avant la levée des carottes. « Le rendement de 40 t/ha était supérieur dans la parcelle de test, avec trèfle ». Difficile de savoir si ce résultat est lié à la méthode de fertilisation où à la culture elle-même. Quoi qu’il en soit, le taux de matière organique dans les deux parcelles est sensiblement le même à l’issue des 5 années d’essai ; la compaction du sol est identique. « Il n’y a pas eu de dégradation de la qualité du sol ».

Beaucoup de faux semis

Le travail n’a pas été plus laborieux sur la parcelle de trèfle que sur la parcelle témoin. « Il est suffisamment mécanisé sur la ferme mais certains outils doivent être adaptés pour gérer la biomasse. Globalement, nous effectuons beaucoup de faux semis sur la ferme et nous travaillons à 75 cm ou 32 cm d’écartement entre les rangs de culture pour éviter les réglages sur bineuses ».

Bernard Laurent

En cours sur la ferme

« Dans cette rotation, il est préférable de commencer par un trèfle blanc plus facile à détruire qu’un trèfle violet. Nous n’utilisons plus d’engrais organique, nous réalisons des analyses de sols régulières. Nous testons des apports de trèfles (fauches) plutôt que des cultures dans le trèfle. Sur des cultures précoces, nous apportons un compost (mélange de résidus de cultures et fauches de trèfles). Nous avons aussi des rotations plus longues avec des trèfles implantés sur deux ans entre chaque culture. Nous surveillons un éventuel affaiblissement des cultures pour faire un apport d’azote, au besoin ».


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