Les fruits rouges pour se lancer à petite échelle

En amont de la journée du Gab 22, jeudi 14 mars, dédiée à la production de « petits fruits », rencontre avec de jeunes installés engagés en production et de la transformation.

19292.hr - Illustration Les fruits rouges pour se lancer à petite échelle
Dans leur laboratoire de transformation, Gabriel Hingant et Agathe Le Mire présentent leurs glaces et confitures.

Gabriel Hingant avait gardé de bons souvenirs de ses saisons en fruits rouges aux Pays-Bas. Sa compagne Agathe Le Mire était attirée par la « transformation plutôt sucrée » et une production palissée pour limiter la pénibilité. Ils se sont installés en 2018 à Plévenon. « Les fruits rouges ont des avantages à nos yeux. L’activité permet de se lancer sur un projet à petite échelle avec une bonne valorisation grâce à la transformation. Très saisonnière, elle offre aussi une pause pour profiter de nos enfants et se reposer l’esprit. »

Six salariés l’été

La Ferme du Pont-Pivert compte 4 ha de SAU. « 1,5 ha sont cultivés dont 5 000 m2 en fruits rouges », détaillent les associés. Ils produisent notamment des mûres, framboises, cassis, groseilles et groseilles à maquereaux. « Des fraises entrent également dans la rotation du maraîchage diversifié. » À côté des légumes, les récoltes de petits fruits, « qui représentent le pic en termes de temps de travail » commencent par la fraise en mai pour s’étirer jusqu’à début octobre avec les dernières framboises. La moitié du volume de fraises et les groseilles sont vendues en frais. Pour le reste, les fruits sont transformés en confitures, sorbets, glaces ou sirops. Le couple embauche des saisonniers de mars à octobre. « Il faut compter 5 ou 6 personnes en juillet et août. » Cela représente l’équivalent de deux ETP sur l’année. Les salariés participent aux cueillettes, à la transformation, à la vente et à l’entretien. 

Pas de revenu au démarrage

Pour les deux Costarmoricains, il y a « deux choses délicates » à gérer en production de petits fruits. « D’abord, les premières années sont marquées par du travail et des investissements –  dans les plants, le palissage… – sans aucune rémunération en face. En d’autres termes, le porteur de projet doit être prêt à entretenir quelque chose de chronophage qui ne rapporte rien… », explique Gabriel Hingant. En fonction du mode de taille, la pleine production n’est atteinte qu’au bout de quatre ans. « Ensuite, sans transformation, la commercialisation de petits fruits est très risquée car ce sont des produits extrêmement périssable », complète sa compagne. « Ici, nous transformons ainsi tout ce que nous n’avons pas vendu. Et pour les framboises dont la cueillette est très délicate, nous n’essayons même pas d’en proposer en frais. » 

Au démarrage, le maraîchage diversifié avait été mis en place pour tirer un revenu en attendant que les plantations de fruits rouges produisent. « Finalement, nous conservons les légumes. D’une part, nous avons acquis des compétences en la matière. D’autre part, nous avons une clientèle désormais et cette commercialisation est complémentaire de nos confitures et glaces », termine Agathe. 

La pleine production au bout de quatre ans

Une cabane à glaces

À la Ferme du Pont-Pivert, tout (légumes, confitures, glaces…) est destiné à la vente directe. Si le maraîchage occupe davantage de surface, ce sont bien les petits fruits qui génèrent le plus de chiffre d’affaires. À la belle saison, en plus de trois ventes hebdomadaires dans le bourg de Plévenon, les associés installent une cabane à glaces sur le parking du Cap Fréhel, lieu hautement touristique. « Nous y proposons nos glaces 7 jours sur 7 du 15 juin au 15 septembre, mais aussi pendant les vacances ou les longs week-ends de mai. » Alors que la ferme ne vend rien de janvier à mars, 85 % du CA annuel est réalisé l’été.

Journée technique à Grâce-Uzel

La Bretagne compte 60 producteurs bio de petits fruits et 37 projets d’installation sont relevés. « Il y a effectivement un véritable engouement pour cette production », note Lucie Drogou, conseillère en maraîchage au Gab 22 qui organise une rencontre autour de la filière « petits fruits bio » à destination des producteurs et porteurs de projet. Programme : de l’implantation à la valorisation, focus sur cette culture en plein développement. Jeudi 14 mars, de 9 h 30 à 16 h, à l’Espace arc-en-ciel à Grâce-Uzel.


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