Edito - Illustration Productivité

Productivité

Les nouvelles technologies ne sont qu’une solution imparfaite pour maintenir la production et la productivité agricole. Car bien souvent les dernières innovations n’ont pas le pouvoir démultiplicateur de la mécanisation agricole robuste des années 50-90. Un tracteur remplaçait 10 hommes dans un champ, mais si un robot soulage les tâches il ne remplace que partiellement la main-d’œuvre. Surtout en élevage. Un automate de traite, par exemple, nécessite quand même la présence d’un éleveur. Il n’y a pas de substitution totale technologies/éleveur. Robotisation ou pas, il y a en effet un plafond au-dessus duquel il est difficile de gérer un troupeau : 50 vaches et 100 truies pour une UTH.

Dans cette configuration, l’investissement dans les nouvelles technologies onéreuses se frotte à un plafond de verre en termes de productivité capitalistique. Autrement dit, l’automatisation peut soulager le travail mais il faut désormais investir plus d’euros pour dégager un euro de revenu ; cela s’observe d’autant plus que les outils numériques se cumulent et se doublonnent dans les fermes sans que le chiffre d’affaires n’augmente et que les charges totales ne diminuent. Le scénario est un peu différent en productions végétales, mais la problématique est identique : l’agriculteur doit sans cesse augmenter ses surfaces pour diluer le coût croissant des dernières technologies qui rogne la rentabilité à l’hectare.

C’est un fait avéré : dans tous les secteurs économiques, la productivité du capital investi dans les dernières innovations est moins élevée qu’avec les premières machines. La productivité financière de la main-d’œuvre agricole suit la même courbe depuis l’instauration des 35 heures ; en agriculture cette baisse de productivité est amplifiée par l’augmentation du salariat et la baisse du bénévolat.

Il faut investir plus d’euros pour espérer dégager un euro de revenu


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