17591.hr - Illustration La prairie réfléchit et refroidit
L’albédo de la prairie permet de lutter contre le dérèglement climatique.

La prairie réfléchit et refroidit

Une étude de 3 ans a démontré que le pouvoir réfléchissant des prairies joue un rôle dans l’atténuation du changement climatique.

L’agriculture émet environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Elle est cependant capable de capter une partie du carbone émis, notamment grâce aux prairies. D’ailleurs, à l’heure actuelle, la réduction des émissions des gaz à effet de serre et le stockage de carbone sont des leviers bien connus pour lutter contre le changement climatique. Or, un troisième levier a récemment été identifié. Il s’agit de l’albédo des prairies, soit la fraction de lumière solaire réfléchie par ces dernières. Le sujet a été étudié par l’Institut de l’élevage entre 2020 et 2023. « Plus la valeur de l’albédo est élevée et plus la quantité d’énergie qui atteint le sol diminue, engendrant ainsi un effet refroidissant », déclare Pierre Mischler, chef de projets à l’Idele. En application, plus une parcelle est couverte et plus son albédo augmente. Ainsi, limiter la part de sol visible dans une rotation permettrait d’atténuer l’effet de serre tout en stockant du carbone. Grâce à son fort pouvoir couvrant, la prairie a donc un rôle important à jouer.

« Le sol nu est l’ennemi »

« On ne va pas mettre de l’herbe partout », nuance Pierre Mischler. « Il faut cependant à tout prix éviter les sols nus, préserver la prairie et intégrer des couverts végétaux ». En équivalent CO2, l’effet albédo de la prairie permettrait de stocker 1 800 kg eqCO2/ha/an (par rapport à un sol nu) et 1400 kg eqCO2/ha/an (par rapport à un blé d’hiver). Son effet refroidissant peut néanmoins être atténué par une fauche, un chargement trop élevé ou une parcelle dégradée. Les travaux de l’idèle se poursuivront dès janvier 2024 dans le cadre d’un nouveau projet baptisé Albaatre-Systèmes.


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