Avec les pluies, l’été s’est passé sans encombre. « La repousse est très belle aujourd’hui, tous les animaux sont encore au pâturage plat unique ».
Une très belle repousse d’herbe en septembre
Du fait de la qualité de l’herbe, les vaches produisent du lait riche (TB 44- TP 35 g/L, pour environ 11 L/jour). Selon les parcelles et la densité d’herbe, les 35 VL pâturent entre 0,3 et 0,5 ha/j. Elles ont toujours un complément de céréales et de foin (pour l’apport de fibre avant de pâturer, la quantité est négligeable dans la ration).
Les brebis sont taries depuis mi-septembre : elles pâturent sur des parcelles sans légumineuses, avec 10 m² par brebis et par jour, et n’ont plus besoin de complément. Elles seront mises au bélier début octobre.
Des coupes d’enrubannage ont été faites récemment, les stocks sont aujourd’hui suffisants pour l’hiver. Enfin, des prairies sont resemées en ce moment, sous couvert de méteil fourrager ou de colza et radis fourrager.
Avec la fin de l’été, les agriculteurs commencent à se projeter sur les chantiers de l’automne à venir. En effet, ils se sont installés en 2021 en apportant des changements sur la ferme : un de leurs projets est la mise en place d’agroforesterie. Leurs objectifs principaux sont d’apporter de l’ombre aux animaux l’été, ainsi qu’une protection contre les intempéries. Ils visent cependant de nombreux autres bénéfices : « Apporter de l’ombre à la prairie lors des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents, améliorer la structure du sol et la portance sur les zones humides, apporter de la matière organique et donc améliorer la rétention en eau, gagner en fertilité du sol, favoriser la biodiversité, constituer un apport potentiel de fourrage ». Globalement sur la ferme, c’est une réflexion à long terme pour atténuer les effets du changement climatique, sur les animaux comme sur les cultures.
Ils souhaitent implanter 25 ha en agroforesterie. Ils ont commencé à planter 600 arbres l’an dernier : les arbres ont bien pris, avec le début de printemps humide et l’été pas trop sec. Il reste 400 arbres à planter cet automne. Les lignes d’arbres sont espacées entre elles de 35 à 40 m : « On souhaite que les parcelles restent cultivables, que les engins puissent passer ». Ils plantent à une densité relativement faible : entre 30 et 40 arbres/ha.
Ils ont choisi des espèces locales, à croissance rapide telles que l’aulne ou le saule pour les parcelles humides, ou le sorbier dans les parcelles plus sèches. Leurs plants viennent de Graine de Bocage qui produit des plants locaux.
Civam AD 56
Faire un bilan des stocks pour favoriser le pâturage automnal en toute tranquillité
La saison des récoltes de maïs avance et le gros des récoltes d’herbe a été fait. Est-ce que mes stocks suffiront à passer l’hiver ? Pour le savoir, on commence par additionner ses stocks exprimés en tonnes de MS, puis on les divise par le nombre d’UGB présents sur la ferme. Cette quantité de stock disponible par UGB est ensuite divisée par les besoins journaliers d’un UGB, souvent autour de 0,016 t MS. On obtient ainsi le nombre de jours possibles en ration 100 % stock. Selon les élevages, on considère que 4 à 6 mois de stocks suffisent. Si le bilan révèle des stocks suffisants, on pourra préférer le pâturage des repousses automnales à leur fauche lorsque cela est possible. En effet, l’herbe pâturée c’est du temps et frais de récolte en moins ! Et la richesse en azote de l’herbe d’automne permet d’économiser du correcteur azoté en assurant un même niveau de production.
[caption id=”attachment_91022″ align=”alignnone” width=”428″] Privilégier le pâturage des repousses d’herbe automnales c’est préserver ses stocks, limiter ses charges et assurer un bon niveau de production.[/caption]