15278.hr - Illustration Une passion des arbres à l’épreuve du temps
La pépinière du verger conservatoire accueille les scions pendant un an.

Une passion des arbres à l’épreuve du temps

Passionné par les arbres depuis sa plus tendre enfance, Dominique Chauvière a fondé un verger conservatoire en 2000. Cette association contribue au maintien du patrimoine fruitier de la région et propose des stages techniques.

Quand il parle des arbres, les yeux de Dominique Chauvière pétillent. C’est une passion qui l’anime depuis toujours. « Quand j’étais petit, j’avais mon bout de jardin chez mes parents à Janzé pour faire mes plantations », raconte-t-il tout en maniant son greffoir aiguisé d’une main experte. Dans la véranda de sa maison à Redon, il est occupé à greffer une centaine de poiriers sur des cognassiers. « Ce porte-greffe rend les poiriers plus rustiques et moins hauts », explique le retraité de 85 ans. « Plus personne n’a envie de monter tout en haut de son échelle pour cueillir des fruits ». Depuis plus de 20 ans, Dominique Chauvière est le président de l’association Mémoire fruitière des Pays de Vilaine (MFPV), qu’il a fondée en 2000. « J’ai pris ma retraite à 46 ans après avoir terminé ma carrière dans l’armée de l’air », se souvient-il. « J’ai ensuite pris la direction du Conservatoire végétal régional d’Aquitaine où j’ai été maître de stage pendant plusieurs années. Je suis ensuite revenu en Bretagne, à Redon, et j’y ai fondé l’association ».

15279.hr
Plus de 400 espèces se côtoient dans le verger.

Transmettre ses connaissances

Dans un verger conservatoire de 11 000 m2, plus de 450 variétés sont entretenues par Dominique Chauvière et son association, qui compte aujourd’hui environ 140 adhérents. Du pommier au cerisier, en passant par le poirier, le néflier ou encore le figuier, il y en a pour tous les goûts. « Nous accompagnons l’arbre dans son développement afin de favoriser sa production fruitière », souligne le président. « Notre objectif est de sauvegarder le patrimoine fruitier de la région et de transmettre des connaissances techniques en arboriculture ». En effet, plusieurs stages sont organisés chaque année, sur des thématiques diverses et variées : conduite des fruitiers, restructuration d’arbres anciens, greffage et lutte contre les ravageurs. Environ 200 stagiaires se rassemblent tous les ans pour bénéficier des conseils et de l’expertise de la MFPV. « Certains viennent même du Mans ou du bout du Finistère », se félicite l’ancien pilote. L’entretien du verger est quant à lui réalisé par les bénévoles. « Entre la taille des arbres, le ramassage des fruits, les greffes et les expositions, cela demande un gros investissement », déclare Dominique Chauvière. « Nous sommes en train de rechercher des sponsors pour pouvoir embaucher un employé à mi-temps. Cela permettra d’assurer une continuité du travail dans le verger ».

15277.hr
Dominique Chauvière greffe des arbres qui seront ensuite vendus à des particuliers.

Un calendrier bien rempli

En plus de son activité de formation, l’association expose son travail sur de nombreux évènements. Elle participe par exemple à la Foire de la Teillouse à Redon, à la fête de la pomme à Sulniac ou encore à la vente expo Plantes en folie à La Gacilly. Ces rassemblements sont l’occasion pour la MFPV de présenter ses fruits, vendre du matériel ou prodiguer des conseils. « Nous intervenons également dans des lycées agricoles pour apprendre aux jeunes à réaliser des greffes ou à tailler des arbres ». Enfin, des vergers satellites ont été installés aux alentours, comme sur les communes d’Elven et de Lauzach. « Si jamais il arrivait quelque chose à notre verger principal, ces sites secondaires nous permettront de ne pas repartir de zéro », précise Dominique Chauvière.

Scions, scions du bois

Dans la pépinière du verger, de jeunes rameaux sont alignés. Ils y grandiront pendant un an avant d’être vendus à des particuliers. « Nous vendons environ 400 à 500 scions par an », souligne Dominique Chauvière. « Nous faisons venir les porte-greffes du Vaucluse et réalisons toutes les greffes nous-mêmes ». Les porte-greffes sont adaptés en fonction du client, en fonction de la place disponible dans son jardin ou de la hauteur de l’arbre souhaitée.

Le jargon du greffage

La greffe permet de multiplier les végétaux impossibles à reproduire par semis ou bouturage. Le porte-greffe sert de support et apporte généralement de la vigueur et de la rusticité. Le greffon, quant à lui, est un rameau destiné à être fusionné avec le porte-greffe. Il est choisi pour sa capacité à produire des fruits ou pour son esthétisme. Pour que la greffe prenne, les couches de cambium (tissu vert clair placé juste sous l’écorce) des deux parties doivent être en contact. « Il existe plusieurs techniques, comme la greffe en fente, en couronne, en écusson ou à l’anglaise », expose Dominique Chauvière. « Je les utilise toutes, selon l’humeur du jour ».

Pour en savoir plus, cliquez ici.


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article