Un abreuvement en autonomie grâce au solaire

Suite à la restauration d’un cours d’eau par Eaux & Vilaine, une pompe solaire avec un petit ‘château d’eau’ a été mise en place pour assurer l’abreuvement d’un troupeau laitier sur le bassin Vilaine aval. Une pompe solaire d’abreuvement (marque Solaris) a été installée en septembre 2022 sur les pâtures d’un éleveur laitier bretillien. Un projet réalisé par l’Unité de gestion Vilaine aval (UGVA) d´Eaux & Vilaine, maître d'ouvrage de la restauration de la qualité de l’eau et des milieux aquatiques sur le bassin versant. L’exploitation dispose d’une SAU de 150 ha avec 38 ha d’herbe, 40 ha de maïs, 4 ha de betterave, 5 ha de chou fourrager, 55 ha de céréales et 8 ha de sarrasin. Le cheptel compte 65 vaches laitières. « Sur cette parcelle de pâturage, des travaux ont été réalisés en 2021 pour ramener le cours d’eau dans ses méandres d’origine sur 650 m. Il avait été rectifié en ligne droite lors du remembrement dans les années 60 », explique Fabien Bossière, technicien rivières pour EPTB Eaux et Vilaine. « Nous menons ce type d’actions sur le territoire notamment dans l’objectif de restaurer la biodiversité, l’eau et les milieux aquatiques et de mieux gérer les débits d’eau. La truite fario par exemple pourrait revenir dans cette rivière. » Des clôtures pour éviter le piétinement « Des clôtures ont été mises en place pour préserver les berges des dégradations par piétinement et lutter contre le colmatage du substrat », indique le technicien. « Et nous souhaitions maintenir le pâturage existant sur ce gros îlot de 11 ha : c’est pour nous la meilleure solution à proximité des cours d’eau pour éviter les pollutions », précise-t-il. « Pour l’abreuvement, plusieurs hypothèses ont été envisagées : la solution classique, mettre une pompe de prairie actionnée par le museau des vaches, ou un pompage fonctionnant à l’énergie éolienne ou au solaire photovoltaïque. C’est cette dernière solution que nous avons choisie à titre expérimental et exceptionnel. Le pompage à 3,5 m de profondeur a été mis en place sur une source située sur la pâture », explique l’éleveur. Le château d’eau alimente deux abreuvoirs « Comme l’équipement ne nous permettait de remplir qu’un seul abreuvoir, j’ai eu l’idée d’installer un ‘château d’eau’ qui stocke l’eau pompée avant qu’elle ne redescende dans les deux bacs situés en contrebas dans la prairie. Ils sont équipés de niveaux constants. » Une sonde dans le château d’eau commande le pompage de l’eau quand le niveau baisse. L’éleveur se montre satisfait de l’équipement installé en septembre dernier. L’investissement de 10 000 € a été financé à hauteur de 80 % dans le cadre du Contrat territorial Vilaine aval, avec l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne et le Département d’Ille-et-Vilaine. Les 20 % restant ont été financés par Redon agglomération, Arc sud Bretagne, Questembert communauté et Golfe du Morbihan Vannes. « Par rapport à l’apport d’eau avec une tonne, c’est un gain de temps d’1/2 heure par jour en pleine saison de pâturage », apprécie-t-il. Une installation classique sans château d’eau reviendrait à 7 000 € environ.

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