Edito - Illustration Le prix à payer ?

Le prix à payer ?

Cinq pays européens frontaliers de l’Ukraine viennent d’adresser une lettre à la Commission européenne pour demander des mesures afin d’atténuer les effets de la hausse des importations de produits agricoles ukrainiens. Ils réclament notamment la mise en place de quotas et de droits de douane visant à limiter les importations de blé ukrainien. Autant dire, qu’en l’état, la demande risque d’être vaine. Les nouvelles routes du blé remontant le Danube pour atteindre la Roumanie ou directement par voie terrestre par la Pologne, la Slovaquie ou la Hongrie tiennent en effet de la géostratégie et, à certains égards, d’une politique commerciale de guerre pour couper l’herbe sous les pieds de Poutine. C’est d’ailleurs indirectement la réponse qu’a apportée le commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, en annonçant qu’il avait déjà proposé de mobiliser la réserve pour les crises agricoles. Sonnant et trébuchant, cela représente seulement 56 M€ alors que 8,7 millions de tonnes de céréales supplémentaires se sont déjà déversées sur l’UE en 2022 et que le flux se poursuit au grand dam des agriculteurs des pays de l’Est européen.

Par ricochet, cette hausse des importations de produits agricoles ukrainiens a pour effet de faire baisser le prix des matières premières sur l’ensemble de l’Europe. Ce qui est favorable au prix de l’aliment, notamment pour l’élevage porcin, mais pas une bonne nouvelle pour les productions avicoles frontalement confrontées aux importations de volaille et d’œuf. La baisse du prix du blé de 100 €/t en un an, consécutive de cette gestion de crise du marché des céréales, ne sera pas non plus sans conséquence sur le revenu agricole des céréaliers bretons qui ont payé l’engrais 1  000 €/t et encaissé des surcoûts énergétiques importants,  etc. Autant dire : l’été s’annonce chaud en août…


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