Avis de temps fête sur la baie

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Avec la Fête de l’Huître de la baie de Morlaix, qui se tiendra à Carantec du 27 avril au 3 mai, Gireg Berder souhaite valoriser l’ostréiculture locale, son savoir-faire et le territoire à travers un format original.
Premier port ostréicole finistérien, Carantec organise du 27 avril au 3 mai prochain la Fête de l’Huître de la Baie de Morlaix. Une nouvelle manifestation qui vise un large public.

Lorsque la marée descend, les grandes perches délimitant les parcs ostréicoles se font plus visibles. Alors, sur l’horizon, se dévoile un entrelacs de concessions qui s’étend sur quelque 700 hectares. La qualité et la richesse des eaux de la Baie de Morlaix en font, en effet, un site privilégié pour l’ostréiculture. Présente ici depuis la fin du XIXe siècle, l’activité a façonné l’estran et les paysages. À la grande époque, les huîtres plates locales jouissaient même d’une réputation qui n’avait rien à envier à celle de leurs congénères cancalaises. Mais au fil des ans, leur renommée s’est peu à peu diluée, d’autres bassins de production émergeant sur le devant de la scène. « Avec notre petit côté paysan léonard, nous nous sommes concentrés sur le travail et pas sur la communication, sourit Gireg Berder. Mais les choses bougent ! »

Partant du constat qu’il n’existait pas de fête de l’huître dans les environs, le jeune ostréiculteur a eu l’idée de créer une nouvelle manifestation. Avec pour objectif de « valoriser l’huître de la Baie de Morlaix, le métier et le territoire, sous un format original ». En compagnie de ses acolytes Denis Pengam, directeur du chantier naval Applimar à Carantec, et Pierre Cheminant, directeur de l’agence web Versio, ils ont lancé l’association « L’huître de la Baie de Morlaix », une entité qui fédère nombre d’acteurs : collectivités, associations culturelles, associations de commerçants, professionnels… Et à laquelle plusieurs partenaires privés apportent leur soutien.

Une fête teintée d’iode

Depuis plusieurs semaines, toute l’équipe de bénévoles planche sur un riche programme. Voulant éviter un côté trop « folklorique », les organisateurs ont opté pour une approche de l’huître articulée autour de six thèmes distincts : métier, histoire, gastronomie, science et écosystème, art, culture et sport. « Notre but est de toucher le public le plus large possible », explique Gireg Berder. Soirée dégustation en compagnie de chefs étoilés, course d’orientation, conférences scientifiques, visites des chantiers ostréicoles où des œuvres d’art seront exposées… Il y en aura pour tous les goûts iodés durant la semaine de festivités qui se déroulera du 27 avril au 3 mai.
« La période retenue correspond à la deuxième semaine des vacances scolaires de printemps pour l’académie de Rennes et à la première semaine pour la zone de Paris ». Un choix judicieux sur cette commune du littoral très appréciée des vacanciers.

S’ils ne se fixent pas de chiffres en termes de fréquentation à ce stade, les promoteurs de la fête de l’huître entendent dès à présent inscrire leur évènement dans la durée. « Nous ferons le bilan à l’issue de cette première édition. En fonction des envies et des énergies, on verra si la fête sera biennale ou annuelle. Mais dans notre esprit, il s’agit bien d’un investissement pour le moyen terme ! » Pas de doute, un vent nouveau souffle sur les huîtres de la Baie de Morlaix.

Jean-Yves Nicolas

En savoir plus : www.huitre-baiedemorlaix.bzh

Une histoire de famille

Ingénieur de formation, Gireg Berder a travaillé plusieurs années dans le conseil avant de reprendre l’affaire familiale. « Je suis le représentant de la quatrième génération d’ostréiculteurs en Baie de Morlaix. Le chantier de Pen al Lann a été créé par mon arrière-grand-père, il y a bientôt 90 ans ». L’entreprise, qui emploie 3 salariés permanents, réalise elle-même le captage du naissain en rivière du Faou, au fond de la Rade de Brest. Les jeunes huîtres ainsi collectées sont ensuite mises à pousser en poches ou à même le sol, en Baie de Morlaix. « Il s’agit de répartir les risques, par rapport aux attaques de dorades notamment ». Puis, vers 18 mois, la plupart des huîtres sont placées au sol pour poursuivre leur croissance jusqu’à l’âge de trois ans où elles sont draguées pour être commercialisées. « L’huître au sol, c’est une forme d’élevage extensif qu’on ne trouve qu’à Quiberon, Cancale et Morlaix. C’est un peu notre fraise de pleine terre ici en Baie ! », souligne celui qui a été récemment élu président du syndicat ostréicole de la région de Morlaix. Bon an, mal an, la production des huîtres de Pen al Lann est comprise entre 100 et 200 tonnes. Des huîtres qu’il est possible de déguster sur place à partir de Pâques, avec une vue imprenable garantie sur la Baie de Morlaix.

« Une fierté ! »

En tant que salarié d’une banque coopérative territoriale, je trouve important de participer à une manifestation telle que la fête de l’huître qui met en avant le travail de nos sociétaires. Gireg Berder déploie une telle énergie pour faire découvrir notre territoire et ses savoir-faire qu’il était impensable pour nous de ne pas nous associer à cet événement. Pour soutenir ce projet, nous avons réussi à fédérer la Filière maritime du CMB, les unités territoriales de Morlaix et Saint-Pol-de-Léon ainsi que la Direction départementale. C’est une vraie fierté ! Ludovic Laurent, Responsable de clientèle, Pôle d’expertise CMB de Saint-Pol-de-Léon


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