15185.hr - Illustration Transformer des calories « sales » en énergie propre
David Marhadour, gérant de Calopor ; Sébastien et Louis Raguenes, éleveurs ; Damien Le Hir, salarié de l’élevage ; Florian Talarmin, apprenti.

Transformer des calories « sales » en énergie propre

Le système de récupération de calories, positionné dans le laveur d’air, chauffe la maternité de 48 places et les 1 325 places de post-sevrage. L’investissement de 45 000 € se rentabilise en moins de 4 ans uniquement avec les économies d’énergie.

Sébastien Raguenes s’est installé à Ploumoguer (29) en 2008 sur l’exploitation familiale de 250 truies naisseur-engraisseur. À l’époque la maternité et le post-sevrage sont chauffés avec des radiants électriques. En 2016, l’éleveur étudie un projet de construction d’un bâtiment neuf pour anticiper le départ en retraite de ses parents, améliorer les conditions de travail et diminuer la main-d’œuvre. « Je ne voulais plus de radiants pour chauffer les bâtiments. L’alternative était le gaz ou continuer avec de l’électrique mais en installant des niches pour réaliser des économies. Mais le système de niches ne me convient pas car on ne voit pas les cochons de la même façon. »

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Le capteur de calories positionné dans le laveur d’air.

Valoriser une énergie perdue

L’éleveur a construit son bâtiment neuf de 48 places de maternité et 1 325 places de post-sevrage en 2018. « J’ai rencontré David Marhadour, le dirigeant de Calopor, qui m’a fait visiter une de ses installations de chauffage chez un éleveur. Son système de récupération de calories dans le laveur d’air pour chauffer le bâtiment m’a immédiatement séduit », témoigne-t-il. Pour concevoir ce système de chauffage, David Marhadour est parti d’un constat et d’une aberration : « Les éleveurs ont besoin de chauffer les bâtiments et de ventiler pour apporter du confort aux animaux. Il fallait trouver une solution pour récupérer et valoriser cette énergie perdue. »
L’installation de chauffage réalisée sur le bâtiment maternité et post-sevrage de Sébastien Raguenes est l’aboutissement de 7 prototypes différents développés par l’entreprise Calopor. « Le système Calopor est positionné dans le laveur d’air car c’est à cet endroit que toute l’énergie calorifique du bâtiment est centralisée.

L’air vicié y arrive à 22 °C pour enlever la poussière et l’ammoniac. Dans le laveur, nous avons installé un évaporateur en détente directe qui absorbe l’énergie de l’air et de l’eau sans détruire le matériel car nous sommes dans un environnement hyper-corrosif. Le tout est couplé avec un échangeur de pompe à chaleur pour permettre aux calories récupérées de chauffer de l’eau stockée dans un ballon tampon », explique David Marhadour. Il précise que c’est le premier système de chauffage de ce type fonctionnant dans un laveur d’air. L’eau chaude alimente ensuite un aérotherme central qui va produire de l’air chaud qui est pulsé et envoyé de façon homogène dans les salles qui en ont besoin. L’air chaud arrive dans les salles grâce à des diffuseurs (2 par salle) positionnés au plafond. La maternité de 48 places est chauffée grâce à l’eau chaude qui alimente des plaques chauffantes. La température d’ambiance en maternité varie entre 22 et 26 °C, les plaques chauffantes montent à 38 °C pour apporter un maximum de confort aux porcelets.

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Le collecteur permet d’utiliser les calories récupérées pour chauffer de l’eau qui servira pour le chauffage du bâtiment.

Un retour sur investissement en moins de 4 ans

Sébastien Raguenes a investi 45 000 € en 2018 dans ce système de chauffage, aujourd’hui il faut compter 5 000 € de plus pour la même installation. « En prenant en compte uniquement les économies d’énergie le retour sur investissement se fait en moins de 4 ans », conclut le gérant de Calopor.

Une amélioration des conditions d’élevage

Les salles de post-sevrage sont chauffées à 31 °C le jour du sevrage. David Marhadour a conseillé à l’éleveur de chauffer à 28 °C ce qui pour lui n’impacte pas le confort des animaux car l’air est sain et sec mais cela permettrait de consommer encore moins d’énergie. « Il n’y a aucune entrée d’air frais dans les salles. L’aspiration se fait doucement vers la fosse ce qui fait que l’air chaud descend doucement et de façon homogène dans les salles. » Sans pouvoir vraiment le chiffrer puisque l’installation est réalisée sur un bâtiment neuf, l’éleveur est convaincu de l’amélioration des résultats techniques grâce à ce mode de chauffage.

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