Ajuster sa dose de semis grâce au test de germination

Par Rédaction Paysan Breton Publié le 16 Fév 2023 Lecture : 3 min.

La période des premiers semis en pois et féverole de printemps approche. Afin d’ajuster au mieux sa densité de semis et éviter des problèmes de peuplement, il est fortement recommandé de réaliser un test de germination.

Pour des cultures où le poste de semences est important, il est primordial d’ajuster la bonne densité de semis pour atteindre un peuplement optimal. Pour rappel :

► Un faible peuplement impacte le potentiel et laisse plus d’espace pour la concurrence des adventices et des oiseaux qui peuvent se poser plus facilement dans le couvert. Ce constat est d’autant plus marqué pour les génétiques de printemps qui présentent moins de ramifications pour couvrir le sol et compenser en cas de mauvais peuplement.

►Un fort peuplement augmente le risque de maladies, de verse et de concurrence des éléments du sol dont l’eau. Le tout pour un gain de rendement ne compensant pas l’investissement supplémentaire en semences et augmentant les risques d’accidents.

Afin de viser le peuplement souhaité, le test de germination est important pour le pois et la féverole, voire nécessaire pour les utilisateurs de graines de ferme où la faculté germinative des lots peut être très aléatoire. L’utilisation de semences certifiées apportent plus de sécurité, la faculté germinative étant contrôlée et normée à 80% minimum pour les 2 espèces.

Les facteurs impactant la germination

La faculté germinative va dépendre de l’état de la graine. Tout d’abord, la présence de maladies touchant la graine peut impacter sa faculté germinative tout en augmentant l’inoculum. Généralement, les graines touchées par des maladies présentent des tâches et déformations.
Autre facteur, les dommages physiques des graines. Si le futur germe est touché, la viabilité de la graine est alors compromise. Derrière ces causes physiques, on retrouve une récolte dans des conditions d’humidité trop faibles ayant pu entrainer de la casse de graines, mais aussi les dégâts des ravageurs de fin de cycle tels que la bruche et la tordeuse dans le cas du pois. Selon des études récentes de la FNAMS (Fédération Nationale des Agriculteurs Multiplicateurs de Semences), les grains bruchés en pois n’ont que 20% de chance de germer contre 60% en féverole. Pour la tordeuse, les dégâts étant visuels dès la récolte, un tri peut permettre d’écarter les lots les plus problématiques.

graines pois bruche — Graines de pois bruchées (Terres Inovia)

Le test de germination : mode d’emploi

Prélevez un échantillon représentatif du lot à tester. Semer les graines dans du sable ou du terreau, à une profondeur de 1 à 2 cm, par lot de 25 ou 50 graines. Réalisez au minimum 3 lots de semis. Humidifiez régulièrement le substrat, et stockez vos lots dans une pièce à température ambiante (autour de 20 °C). Comptez, au bout de une à deux semaines, les plantules normales.
Votre densité de semis devra alors prendre en compte les défauts de faculté germinative de votre lot, sachant que les préconisations de semis (cf. tableau ci-dessous) intègrent déjà les pertes à la levée, soit une faculté germinative par défaut de 90 % (taux fréquemment rencontré en semence certifiée).

Le calcul est le suivant : Nombre de graines à semer (par m²) = Densité de semis préconisée / (faculté germinative calculée/90)

Exemple : Suite au test de germination, je calcule un taux de 80% de faculté germinative pour mon pois de printemps. Etant en sol argilo-calcaire, je vise une densité de semis de 90 graines/m². La formule est la suivante : 90/(80/90) = 100 grains/m² à semer (valeur arrondie)