2022, l’année des grands bouleversements en élevage

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À l’été 2022, les coûts de production avaient flambé de près de 25 % en quelques mois et viennent amputer l’embellie des cours ovins.
Zoom sur les points-clés de l’année écoulée et leurs impacts en production ovine.

Rétrospective des 12 derniers mois lors de la première journée régionale du groupement ovin Terrena, à Médréac (35), vendredi 10 février. Janvier : la contractualisation s’impose avec la loi Égalim dans la filière bovine. « Depuis le 1er janvier 2023, la filière ovine est également concernée. Nous avons toute l’année pour mettre en place cette contractualisation », précise Christophe Maudet, responsable des activités ovin et caprin à Terrena. Et comme en bovin, les abatteurs ne semblent pas pressés d’aborder le sujet. « Pourtant la mise en place de ces indicateurs de coût de production est importante. Cela change la donne pour discuter avec les clients. » Février marque l’envolée de prix des matières premières avec le déclenchement du conflit ukrainien. En 15 jours, le blé prend 150 €/t et désorganise les filières.

Si la grippe aviaire s’invite en mars, avril se démarque par la sortie des premiers chiffres alarmants de la consommation, « argument toujours utilisé lors des négociations commerciales mais la situation ne reflète finalement qu’une situation qui revient à la consommation d’avant-Covid (+2 %/2021) ». Et fait nouveau, si les ventes en restauration diminuent, se stabilisent en drive, le ‘home service’ ou portage de repas explore. Par contre, la consommation de viande ovine continue sa décrue (-22 % depuis 2000) : « Cette tendance s’explique cependant plus par une disponibilité des agneaux en recul. »

Un prix de l’agneau historiquement haut

Mai marque l’augmentation des cours des agneaux, qui resteront hauts durant toute la saison estivale, emportés par le prix de l’agneau import qui s’envole. Le tout sur fond de baisse de la production et des cheptels (-4 % des abattages) et des troupeaux en brebis (+5 % des abattages).
À l’été 2022, les coûts de production avaient flambé de près de 25 % en quelques mois et viennent amputer cette embellie des cours ovins. Les conditions météo ajoutent quelques difficultés, affectant localement la qualité des fourrages.

L’inflation s’installe

En septembre, l’inflation s’installe, le prix de la viande à l’étal flambe. L’agneau prend 12 points d’augmentation. Octobre arrive avec une bonne arrière-saison. Les éleveurs peuvent profiter de la pousse de l’herbe tardive. En novembre, l’agriculture s’invite à la Cop27. Enjeu, bien-être animal, biodiversité, paysages diversifiés… Les attentes sociétales sont sur le devant de la scène, mais en période de crise, la prise en compte de la souveraineté alimentaire persiste. Pour la production ovine, décembre atteint des prix jamais atteints. 

Quid pour 2023 ?

En production ovine, il faut attendre de voir ce qu’il se passera à Pâques, « cela va cranter le prix pour l’année. Nous espérons un rebond des cours », explique Christophe Maudet. Et avec l’application de la loi Égalim, il espère pouvoir faire passer des hausses…

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