Sans Titre 1 - Illustration S’adapter aux modes d’élevages alternatifs
Le travail génétique en pondeuse est très orienté sur le comportement pour répondre aux nouvelles exigences liées au développement du plein air et de la volière.

S’adapter aux modes d’élevages alternatifs

Les souches de pondeuses évoluent pour s’adapter a leur nouvel environnement d’élevage. De nouveaux critères de sélection apparaissent tels que le comportement, la rusticité, l’emplumement…

« Actuellement nous ne sommes plus uniquement sur un marché cage (47 % du marché) car le bio, le plein air, le sol et la volière se développent très rapidement. Le nombre d’œufs par poule, la masse produite, la qualité d’œufs ou encore le respect d’un bon poids d’œufs qui étaient les principaux critères de sélection génétique d’hier ne sont plus uniquement ceux d’aujourd’hui. La sélection s’oriente aussi sur l’emplumement, la rusticité, la viabilité, le comportement, le non-épointage », témoigne Vincent Baumier, PDG de Lohmann France. Les nouvelles attentes sociétales font évoluer les modes d’élevage et par conséquent bouleversent aussi les schémas de sélection.

Anticiper l’arrêt de l’épointage

Lohmann anticipe l’arrêt de l’épointage (déjà effectif aux Pays-Bas et en Allemagne) et sélectionne sur la forme du bec. « Nous mesurons la longueur du bec pour réussir à le diminuer et ainsi limiter les phénomènes de picage. Pour le limiter, l’enrichissement du milieu est conseillé avec l’apport de bloc à pic et ballot de luzerne », explique Vincent Baumier. Le comportement au nid et la capacité de déplacement et d’occupation de l’espace sont aussi étudiés. « Les pondeuses en élevages alternatifs ne doivent pas rester au sol le soir pour limiter au maximum la ponte hors nid. Nous travaillons sur une poule un peu passe-partout capable de bien s’adapter au milieu dans lequel elle va être élevée. » L’emplumement et la rusticité restent un des points de sélection les plus observés au sein de Lohmann Breeders sans pour autant délaisser la performance économique. 

La puce RFID pour associer l’œuf à la poule

Chez Novogen Le schéma de sélection intègre un système de production au sol  utilisant   la technologie RFID. « Nous pouvons ainsi associer l’œuf à la poule et connaître : l’heure de ponte, dans quel nid est pondu l’œuf, la qualité de coquille, le temps de présence au nid. Nous sélectionnons les poules au plus près des systèmes dans lesquels elles évolueront lorsqu’elles seront en production », décrit Thierry Burlot, directeur recherche et développement chez Novogen. L’analyse du comportement est primordiale pour optimiser la ponte au nid et les interactions entre individus. Les puces RFID permettent au sélectionneur de savoir si une poule va pondre indifféremment dans les nids du bas et du haut dans une volière. Dans ce système d’élevage, il faut des pondeuses ayant une capacité d’exploration développée. « Nos souches d’un naturel très calme réagissent très bien, même non épointées, ce qui maintient un emplumement maximal jusqu’à la fin du cycle. » Ces critères sont également liés aux performances de ponte et de qualité d’œuf. « En effet, l’heure de ponte influence la solidité de coquille.  Les poules ayant ingéré du calcium avant la ponte utiliseront moins leurs réserves osseuses et garderont ainsi une meilleure solidité de coquille. »

L’arrivée de la génomique

En programme de sélection conventionnelle, les mâles ont 62 semaines lorsque leur descendance éclos. Cet intervalle était très long car les mâles étaient sélectionnés sur les performances de leurs sœurs. Grâce à la sélection génomique il est maintenant possible de sélectionner les mâles sur leurs résultats génomiques qui sont disponibles durant l’élevage. L’intervalle entre générations peut alors être raccourci à seulement 28 semaines. « Nous avons doublé la vitesse de progrès génétique sur la lignée mâle », précise Vincent Baumier.

Des souches mixtes, une alternative au sexage in Ovo

Pour Thierry Burlot la probable non élimination des poussins mâles issus de souches spécifiques ponte va influencer les schémas de sélection dans les années qui viennent. « La recherche sur le sexage in-ovo se poursuit. Le sexage à 8-9 jours d’incubation à encore un coût très élevé et ne donne pas entière satisfaction. Le sexage de manière spectrale à 13 jours d’incubation fonctionne pour les poules à œuf brun mais pas pour celles à œuf blanc (50 % des poules au niveau mondial). À 13 jours, l’embryon est au 2/3 de son développement. Sachant que les terminaisons nerveuses apparaissent à partir de 7 jours il n’est pas certain que le consommateur accepte l’élimination des embryons mâles dans l’œuf à 13 jours. » Tant qu’il n’est pas possible de sexer in-ovo avant 7 jours, voire avant incubation, une alternative serait d’utiliser des souches dites « double fin » permettant de valoriser les mâles. Cette filière commence à se développer en bio dans les pays du Nord de l’Europe. « Au sein de Novogen, nous travaillons sur cette alternative en développant ce type de lignées. La complexité est d’associer dans le schéma de sélection les critères de ponte pour les femelles avec les critères de croissance pour les frères mâles. Le développement de ce croisement demanderait aussi une adaptation de la filière. »


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