« J’ai toujours voulu être éleveur »

En 2019, Vincent Collas s’est associé en Gaec avec son père. Cette arrivée a donné l’impulsion pour moderniser l’outil vieillissant et améliorer les conditions de travail en pensant à l’avenir. À Plélo, en décembre, le Forum installation de JA 22 a rassemblé 150 élèves des établissements de Kernilien, de la Ville Davy, de Caulnes, de la MFR de Loudéac et du lycée Pommerit. Comme chaque année, des personnes récemment installées ont partagé leur parcours. Vincent Collas, 28 ans, était l’un de ces grands témoins. « Pour le travail avec le vivant, le contact avec les animaux, l’activité en plein air toute l’année, j’ai toujours voulu être éleveur », a démarré le jeune homme. Depuis qu’il s’est associé à son père en 2019, le Gaec Buhen Le Colombier à Plourhan compte 90 vaches laitières et 20 mères Blondes d’Aquitaine. Avec son installation, 400 000 L de droit à produire sont venus se rajouter aux 320 000 L de lait de la référence historique. Après les travaux, une qualité du lait améliorée « Mon arrivée a été l’occasion de moderniser. Le bâtiment datant des années 80 avait fait son temps : avec l’augmentation de l’effectif, l’aire paillée était clairement surchargée et l’installation de traite en 2x5, vieillissante et peu performante, était devenue sous-dimensionnée », a expliqué le Costarmoricain. Les deux associés ont ainsi lancé la construction d’un nouveau bâtiment achevé en février 2021. « L’investissement a représenté 650 000 €. Un tarif à replacer dans le contexte d’avant la flambée des prix des matériaux, du carburant et de l’énergie. » Au final, la nouvelle enceinte offre 85 logettes paillées et 95 places à l’auge. Les aires d’exercice et le parc d’attente sont aménagés sur caillebotis (fosse en-dessous). Tout est rationalisé. En basculant d’un paillage quotidien de la litière à un simple entretien des logettes tous les jours, du temps de travail est économisé. « Grâce à la nouvelle installation en 2x12 avec sortie rapide sur les couloirs, nous passons 14 heures de moins par semaine à la traite en gérant deux fois plus de vaches qu’initialement », apprécie le Costarmoricain. Mais surtout, la santé mammaire du troupeau s’est fortement améliorée depuis les travaux : « À l’époque, nous étions régulièrement pénalisés et les factures de frais vétérinaires étaient importantes », se remémore Vincent Collas. « Aujourd’hui, le taux cellulaire moyen est de 130 000 cellules / mL. Nous n’avons traité que 5 mammites en deux ans. » De l’herbe malgré peu d’accessible Devant l’assemblée, le producteur de lait a également abordé l’incontournable question du foncier. Le Gaec compte aujourd’hui 100 ha de SAU, dont 13 ha repris à un voisin au moment de l’installation et 11 ha en 2021. L’assolement se compose de 40 ha de maïs, 15 ha de céréales, le reste de la surface étant consacré aux prairies et luzernières. « Nos terres sont assez groupées mais, à cause des routes à traverser, le troupeau pâture peu. Pour autant, l’herbe représente environ la moitié de la ration du fait du recours à l’affouragement en vert sur presque toute l’année grâce aux prairies de fauche, à la culture de légumineuses –trèfle et de luzerne – et de ray-grass en dérobées. » Désormais doté d’un outil adapté, Vincent Collas se projette sur le départ à la retraite de son père associé probablement dans deux ans. Pour résoudre l’équation main-d’œuvre, il imagine alors « prendre un salarié et peut-être aussi déléguer toute la partie cultures ».

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