Inflation

« Oh là là, les enfants ! Une salade de fruits … » Il y a quelques années, Anne Roumanoff faisait rire son public en comparant ce dessert d’ordinaire si commun à un mets de luxe tant les fruits étaient chers. L’humoriste peut ressortir son sketch. Il sera d’actualité. Et même sans fruits, la salade devient hors de prix si l’on en croit cette photo d’une iceberg australienne à 12 dollars (8 €) qui a fait le tour des réseaux sociaux. Reste que l’inflation alimentaire fait davantage trembler la planète qu’elle ne la fait rire. Et surtout les gouvernements tant la flambée des prix couve un risque d’éclatement de troubles sociaux ; comme au Sri Lanka où l’inflation des prix alimentaires dépasse les 80 % sur un an. Selon la Banque mondiale, une hausse de 1 % des prix alimentaires crée 500 000 pauvres supplémentaires dans le monde. Et pas seulement dans les pays émergents comme le Sri Lanka où 5 familles sur 6 sont contraintes de sauter un repas par jour. En France aussi, l’inflation des produits alimentaires touche davantage les ménages les plus modestes qui consacrent proportionnellement plus de budget à l’alimentation et à l’énergie : aujourd’hui, deux postes en proie à une forte inflation. L’étape ultime d’une inflation alimentaire incontrôlable est la pénurie physique de denrées agricoles. Avec tous les risques de déstabilisation politique qu’elle engendrerait. L’histoire grouille d’exemples de renversement de l’ordre établi provoqués par des crises alimentaires. C’est pourquoi, un pays comme l’Égypte, où le souvenir des émeutes de la faim de 2007-2008 est encore bien prégnant, a décidé d’incorporer de la patate douce dans le pain subventionné. Car chacun sait : « ventre affamé n’a pas d’oreilles » comme le résume si bien cette antique expression populaire datant du IIe siècle av. J.-C….

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