13035.hr - Illustration Endiguer une chute de l’élevage
Les faibles pluies du début de semaine ne changeront rien à la situation fourragère très difficile.

Endiguer une chute de l’élevage

Pour la Coordination Rurale, des actions fortes et rapides en faveur de l’élevage sont indispensables. L’absence de soutien conséquent pourrait être un tournant déterminant pour l’élevage breton selon le syndicat.

Le syndicat calcule que si la perte de rendement en maïs est corrélée au déficit hydrique (67 %), « cela représenterait jusqu’à 190 000 ha de maïs en Bretagne ». Dans son approche qu’elle a transmise à l’administration, la Coordination table sur des rendements compris entre 30 et 50 % par rapport aux moyennes habituelles, avec des proportions de grain jusqu’à 4 fois inférieures à la moyenne, voire une absence totale dans certaines parcelles.

Effets en cascade

Pour pallier la baisse de rendement et de qualité, Véronique Le Floc’h, présidente CR Bretagne, évoque un « coût de substitution à 100 €/1 000 L ». Et d’expliquer que les éleveurs devront compenser l’absence de grain par la complémentation en concentré : « 5,5 t de céréales par hectare de maïs pour compenser l’amidon manquant, soit 2 000 €/ha pour une céréale à 350 €/ ; plus 1 t de soja par hectare de maïs pour compenser le déficit en protéine de l’ensilage ». La responsable syndicale évoque également la perte de production de 10 % sur un an déjà enregistrée du fait des températures élevées. « Sans parler de la hausse du prix du carburant (+ 20 €/ 1 000 L en un an), de l’engrais, des frais de mécanisation, des prairies à ressemer, voire des débouchés limités pour les broutards des élevages de bovins viande compte tenu de la pénurie des fourrages et du prix des concentrés ».

Cession de maïs

A situation exceptionnelle, mesures d’envergure réclame la Coordination Rurale qui demande aux pouvoirs publics de « reconnaître les 4 départements bretons en calamités agricoles, avec en parallèle la mise en place d’un plan anti-sécheresse activé dès que possible ».
« Pour éviter toute décapitalisation probablement irréversible du cheptel, le prix du lait doit être immédiatement revalorisé de + 100 €/1 000 L en bio et en conventionnel avec un alignement sur les prix payés en Allemagne et aux Pays-Bas ». Pour assurer l’alimentation des animaux sur l’année qui vient, Véronique Le Floc’h et son équipe ont imaginé un système de « cession de maïs non récolté en grain, notamment chez les éleveurs de porc, aux éleveurs de bovins à prix encadré et sans possibilité de les obliger à respecter les contrats s’ils favorisent le maintien de l’élevage par leur cession directe ». Et d’annoncer le prix : « Entre 1 000 et 2 000 €/ha selon la valeur de remplacement par des céréales en équivalent amidon ».

D’abord les animaux

La CR demande « un inventaire des stocks de tourteaux et toutes sources de protéines doit être effectué rapidement auprès de tous les intervenants, privés et coops, pour les rapprocher d’un éventuel besoin complémentaire équivalent à près de 200 000 tonnes de tourteaux de soja. Le même travail doit être réalisé pour les céréales stockées ».


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