12499.hr - Illustration Un mouvement de fond(s)
Des financements spécifiques sont proposés pour accompagner les transitions environnementales des professionnels des secteurs agricole et viticole.

Un mouvement de fond(s)

Développement durable, réchauffement climatique, transitions énergétique et écologique… Comme les autres secteurs d’activité, l’univers de la finance doit s’adapter pour répondre à ces défis qui s’imposent à tous. Le point en compagnie de Maëva Bourel, responsable finance durable au sein du Crédit Mutuel Arkéa.

Les acteurs de la finance peuvent-ils favoriser la transition vers un modèle plus durable et soutenable ?

[caption id=”attachment_67564″ align=”alignright” width=”300″]12498.hr « La finance durable consiste à agir, à notre niveau, pour orienter les capitaux afin de soutenir au mieux les transitions environnementale et sociétale », Maëva Bourel, responsable finance durable au sein du Crédit Mutuel Arkéa.[/caption]

Dans le système économique, ce sont les acteurs financiers – les banques, les compagnies d’assurances, les sociétés de gestion, etc. – qui orientent les capitaux. Ce sont eux qui prêtent, investissent et soutiennent l’économie réelle dont ils constituent un rouage essentiel. Ils ont de très nombreuses interactions, que ce soit avec leurs clients, les entreprises, les collectivités, les investisseurs institutionnels… Ces acteurs financiers ont donc un rôle à jouer pour accélérer l’évolution vers un modèle de croissance économique plus soutenable. Il s’agit d’une véritable responsabilité vis-à-vis de la société et, plus largement, de la planète. Nous sommes régulièrement alertés sur le réchauffement climatique et ses conséquences. Personne ne peut plus l’ignorer : désormais, le temps est compté. Il faut donc accélérer la transition écologique, tout en prenant en compte les enjeux sociaux.

Comment le Crédit Mutuel Arkéa agit-il pour une finance durable ?

En orientant les flux financiers vers des initiatives plus durables, plus respectueuses de l’environnement et de la société. En soutenant des projets qui entraînent moins d’effets négatifs ou de dommages collatéraux, voire qui engendrent un impact positif, nous apportons notre contribution aux transitions d’avenir. En tant qu’acteur financier de proximité, nous avons également la capacité d’accompagner nos clients et sociétaires, nos parties prenantes, dans leurs propres transitions. Nous pouvons le faire par du conseil avisé, par de la mise en relation avec des partenaires, ou encore par le développement d’offres et de services bancaires adaptés. La finance durable, qui est un mouvement de fond, consiste à agir, à notre niveau, pour orienter les capitaux afin de soutenir au mieux les transitions environnementale et sociétale. Nous prenons notre part dans ce défi majeur car nous sommes convaincus qu’il est de notre responsabilité d’accompagner les transitions d’avenir.

Comment ces orientations s’expriment-elles concrètement dans vos activités ?

La finance durable se traduit par des évolutions de la pratique de nos métiers de financeur et d’investisseur. Les organes de gouvernance du Crédit Mutuel Arkéa, son conseil d’administration et son comité exécutif notamment, valident les orientations en accord avec nos valeurs, notre Raison d’être et notre ADN de banque collaborative et coopérative. Ensuite, des dispositifs opérationnels sont déployés. Nous avons une feuille de route ambitieuse qui nous engage auprès de nos parties prenantes. Conformément à la stratégie climat du groupe Crédit Mutuel Arkéa, nous avons adopté des politiques sectorielles avec des engagements forts de sortie totale du charbon à fin 2027, et des énergies fossiles non conventionnelles à fin 2030. Cela signifie, par exemple, que nous ne finançons plus de nouveaux projets d’extraction d’énergies fossiles. Cette ligne de conduite implique certains renoncements mais notre ambition est surtout d’accompagner chacun vers un modèle plus durable.
Plus globalement, dans le cadre de nos investissements et financements, nous complétons nos analyses financières par la prise en compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).

Et du côté de la gamme de produits ?

Nous développons de nouveaux produits d’épargne, thématiques ou labellisés, qui permettent aux clients de donner davantage de sens à leurs placements. Dans le même esprit, nous proposons des financements bonifiés à certaines entreprises si elles améliorent leur responsabilité sociétale, ainsi que des financements spécifiques pour accompagner les transitions environnementales des professionnels des secteurs agricole et viticole.
Par ailleurs, en tant qu’émetteur de dette sur les marchés financiers, le Crédit Mutuel Arkéa répond aussi aux exigences des investisseurs institutionnels qui accordent de plus en plus d’importance à la performance extra-financière en complément des performances financières.
C’est une dynamique globale qu’il convient de mettre en œuvre et d’accompagner. L’idée est d’aboutir à un cercle vertueux de création de valeur afin de générer une économie et une finance plus durables.

Avez-vous déjà enregistré des résultats tangibles ?

Au Crédit Mutuel Arkéa, fin 2021, l’encours de prêts accordés aux particuliers pour financer des projets de mobilité durable ou de rénovation énergétique s’élevait à 560 M€. Côté entreprises, les encours de crédits pour la transition étaient de l’ordre de 516 M€, dont 506 M€ d’encours liés au financement des énergies renouvelables. Sur le segment des PME, ETI et collectivités, le prêt PACT, lancé en 2020 par notre filiale Arkéa Banque Entreprises et Institutionnels, affichait des encours de 500 M€.
Au-delà de ces quelques chiffres, je retiens surtout la valeur ajoutée de l’accompagnement dans la réalisation des projets. La sensibilisation de nos clients à la thématique, la pédagogie ou encore le soutien dans la mise en œuvre d’une démarche apportent beaucoup dans la relation avec nos différentes parties prenantes. Il y a un véritable lien de confiance et de proximité. La notion de coopération prend alors tout son sens. Ce sont des résultats, davantage qualitatifs, mais qui nous encouragent à poursuivre notre démarche. Cette dernière s’inscrivant dans le temps long, les résultats seront à appréhender sur la durée.

Quelle devrait être la prochaine étape ?

Je parlerais davantage des prochaines étapes, au pluriel. Le secteur de la finance se mobilise progressivement. Des initiatives ont vu le jour sur la place bancaire. Nous participons d’ailleurs à certaines d’entre elles, au travers notamment d’ateliers visant à déterminer les meilleures pratiques, à opter pour des définitions communes de la finance durable, à établir des méthodologies de mesure de la performance extra-financière… Ces travaux sont très importants. Ils permettent de partager la vision de chaque acteur, ses retours d’expériences, les difficultés rencontrées. Et, à partir de là, d’ajuster les choses. Nous ne pouvons pas attendre que le cadre de la finance durable soit totalement “sec” pour agir, d’autant plus que nous évoluons dans un monde en constante mutation, perturbé par des crises qu’elles soient sanitaires, géopolitiques ou autre. Les réglementations, française et européenne, accélèrent également. Sur le terrain, pour soutenir l’économie réelle, notre rôle est essentiel, dès aujourd’hui et pour préparer demain. Nous sommes dans une logique d’amélioration continue pour l’ensemble des métiers du groupe. Une démarche des petits pas, en quelque sorte, mais qui nous permet d’être, dès à présent, en mouvement.

Propos recueillis par Sandra Pellen


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