11484.hr - Illustration La France face à la pire crise influenza de son histoire
Zones réglementées liées aux foyers et cas sauvages IAHP détectés en France.

La France face à la pire crise influenza de son histoire

Les Pays de la Loire font face à un épisode influenza aviaire catastrophique. Plus de 450 foyers sont déclarés au 14 mars. Mercredi, un premier cas de virus H5N1 hautement pathogène a été confirmé dans un élevage de canards du Morbihan.

La région des Pays de la Loire fait face à la propagation très rapide du virus influenza aviaire dans les élevages. À date du 14 mars, ce sont plus de 450 foyers qui ont été identifiés, dont 400 en Vendée, le département le plus lourdement impacté, et 50 en Loire-Atlantique. Cette crise est d’autant plus grave pour la filière qu’elle va fortement et durablement impacter la production de volaille, compte tenu du rôle majeur des Pays de la Loire, deuxième région la plus productrice de volailles en France (20 % de la production nationale de poulet et de dinde, 75 % pour le canard à rôtir, 90 % pour la pintade standard…). « Facteur aggravant : cette région est également cruciale puisqu’elle concentre le nombre le plus important de sélectionneurs, d’élevages de reproducteurs et de couvoirs, indispensables pour fournir les élevages en poussins et canetons dans toute la France et à l’international », indique l’interprofession de la volaille de chair (Anvol) dans un communiqué.

L’urgence est au blocage du virus à travers des mesures fortes : arrêt des mises en place d’animaux dans les élevages, renforcement des règles de biosécurité, sécurisation maximale des transports… afin également de préserver l’activité des élevages dans les autres régions en France. « C’est le pire scénario, le temps d’incubation de ce virus H5N1 est de 10 à 15 jours. Il se diffuse très largement en aérosol donc lorsque les premiers signes apparaissent (baisse de consommation d’aliment, d’eau et chute du taux de ponte) il s’est potentiellement largement répandu dans les élevages proches. En Bretagne, à Ambon (56), un premier cas a été confirmé le 16 mars. Le lot de canards a été abattu la veille à titre préventif suite à de la mortalité », témoigne Félix Mahé, expert avicole au GDS Bretagne (Innoval).

Certainement pas de mise en place avant le 1er juin

Christophe Labour, président de la section volaille FRSEA Pays de la Loire, poursuit : « En poulet et dinde, tous les animaux meurent en 3 à 4 jours après l’apparition des premiers symptômes, les canards résistent mieux. On ne mesure pas encore les conséquences économiques sur les élevages. C’est très dur moralement pour les éleveurs. D’ailleurs, on conseille de ne plus rentrer dans les poulaillers à partir du moment où la mortalité démarre. » Concernant une date de redémarrage de production dans la région, Christophe Labour estime que si les mises en place de poussin peuvent se faire à partir de début juin ça sera bien, mais il n’était pas optimiste.

Les centres d’équarrissage ne peuvent pas suivre

La gestion des animaux morts est aussi un gros problème. « En Vendée, nous estimons qu’il y a 13 000 tonnes de volailles à éliminer. Le plus gros site d’équarrissage du département peut traiter 2 000 tonnes par semaine, autant dire qu’il ne peut pas suivre… Nous venons d’obtenir le droit d’acheminer les cadavres vers des centres d’enfouissement qui vont prendre toutes les précautions nécessaires liées à cette mesure exceptionnelle. »


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