Peser les bovins sans contention, ni arrêt

Éleveur de vaches allaitantes à Martigné-Ferchaud (35), Jean-Michel Poirier a recours à de multiples technologies pour gagner en temps et rentabilité. En 2020, il a acquis une balance permettant une pesée sans contention des bovins. Une première en France. Du parc de contention, les génisses avancent paisiblement dans le couloir, passant sans s’arrêter sur le plateau-peseur. « Je les libère une par une en enregistrant sur le dictaphone de mon portable leur numéro puis je récupère la liste des poids sortie par le boîtier. C’est très rapide », explique Jean-Michel Poirier, éleveur avec son père Michel à Martigné-Ferchaud. Les poids sont ensuite saisis dans l’application de gestion de troupeau bovin Geidel qui les retranscrit en courbes permettant une comparaison à la race. L’opération de pesée sera encore accélérée quand l’éleveur aura un panneau RFID à sa disposition permettant de lire directement les boucles électroniques qu’il va désormais poser sur ses bovins. Moins de temps et d’énervement Jean-Michel Poirier est le 1er éleveur allaitant en France à être équipé de cette balance conçue par la société Cima pour les porcs au départ et adaptée sur son élevage. « Je ne pourrais plus m’en passer. Auparavant, nous pesions les animaux dans une cage de contention avec des barres de pesée. Il fallait qu’ils soient plus ou moins immobiles. Cela demandait du temps et les vaches étaient énervées… » Ce type d’équipement coûte autour de 3 500 €. « L’ensemble de la balance peut se transporter facilement », ajoute l’éleveur. Grâce à cet outil, il va pouvoir peser davantage ses bovins, à tous les stades, et optimiser sa conduite et ses ventes. « Peser les jeunes veaux permet de sélectionner les mères sur les qualités maternelles. À partir de 210 jours, on regarde leur capacité de croissance. En Limousine, il est préférable de mettre les génisses à la reproduction à 450-480 kg, pas avant. Je vais donc pouvoir optimiser l’âge au vêlage. Les broutards aussi sont pesés avant d’être vendus. S’agissant des réformes, je peux prendre la décision de me séparer plus tôt d’une vache qui a un GMQ trop faible… » La planification des départs sera plus facile à mettre en place. Détecteurs de vêlage et caméras Sur l’élevage, d’autres technologies permettent à Jean-Michel Poirier de mieux gérer son temps de travail. Trois détecteurs de vêlage Moocall y sont utilisés depuis 7 ans. Ne nécessitant pas d’antenne, la technologie affiche un coût modéré de 250 €/capteur auquel s’ajoute un abonnement de 120 €/an/capteur. « Ces détecteurs permettent de réduire le stress autour des vêlages. Je ne me lève qu’en cas d’alerte. » 12 caméras avec zoom (reliées à la box internet) équipent aussi la stabulation où ont lieu les naissances, pour surveiller à distance. Là aussi, le coût est modéré, de l’ordre de 100 €/unité. « Je viens de m’acheter une nouvelle caméra fonctionnant sur carte Sim et sans batterie, un peu plus chère : 238 €. Mais elle peut être déplacée partout, y compris dans les champs. » Des colliers-détecteurs de chaleurs sur les taureaux Il y a 5 ans, l’éleveur s’est aussi équipé de détecteurs de chaleur Moocall Heat. « Les colliers sont placés sur les taureaux et ne nécessitent pas d’antenne, fonctionnant avec une carte Sim qui envoie les données vers une application. » Les vaches sont équipées de boucles auriculaires électroniques. Le collier utilise la proximité entre la vache et le taureau, le comportement de montage et les niveaux d'activité du mâle pour déterminer quand une vache ou une génisse est en chaleur. « Je reçois alors un SMS avec le numéro de la vache. » Cet outil permet aux éleveurs de connaître les dates de saillies de leurs taureaux de monte naturelle. « Nous n’utilisons plus d’échographie pour les constats de gestation. » Une vache qui ne revient pas en chaleur après 21 jours passe directement en statut « gestante ». Les éleveurs pratiquant l’IA peuvent utiliser ce collier avec un taureau vasectomisé. Son fonctionnement est optimisé en plein air. « Nous avons testé cette technologie pendant 2 ans en poursuivant en parallèle la détection des chaleurs visuellement. Au final, nous arrivions à 70 % de réussite en visuel alors que l’équipement en détectait 99 %. Depuis 2 ans, je fais entièrement confiance à ce système. Nous avons 4 colliers pour chacun de nos 4 taureaux. » L’éleveur est partenaire pour la mise à disposition du Moocall Heat à d’autres éleveurs en France. Il permet un accès à cet équipement pour un coût de 1 200 € pour un collier avec 50 boucles. L’abonnement de 250 €/an/collier est offert la première année (contact : 07 51 63 07 55).

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