dd8007.hr - Illustration Des éleveurs qui s’impliquent dans la commercialisation
L’origine géographique des productions devient un élément-clé de choix pour les consommateurs et la RHD.

Des éleveurs qui s’impliquent dans la commercialisation

La partie thématique de l’assemblée générale des JA 35 a laissé la place aux témoignages d’agriculteurs engagés dans les circuits de commercialisation que ce soit en vente directe ou circuits locaux.

« J’en avais marre de voir les autres faire la facture à ma place », explique Mathias Canto, installé en production de viande bovine à Andouillé-Neuville (35) depuis 2013. Souhaitant récupérer de la valeur ajoutée sur sa production, il a développé la vente aux particuliers et à un boucher. Des circuits qui représentent aujourd’hui plus de 70 % de ses volumes. « Je vends 1 animal par mois en vente directe et 1 animal tous les 15 jours à un boucher. » Depuis mars, l’éleveur participe aussi à un marché sur une ferme de Saint-Aubin-d’Aubigné, une fois par mois.

« Cela demande du temps, mais c’est intéressant »

Il gère un troupeau de 80 vaches limousines, mais souhaiterait « abaisser ce nombre vers 60 pour mieux valoriser encore ses produits et pourquoi pas élever des bœufs. » Ce type de commercialisation « demande du temps, il faut relancer les clients… J’ai dû investir dans un camion-frigo. Mais c’est aussi très intéressant », sourit l’éleveur qui a témoigné lors de l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs 35 se tenant le 4 mars à Rennes.
Les JA avaient choisi de mettre en exergue la consommation dans la partie thématique de leur assemblée, invitant aussi Roger Brault, éleveur et président du collectif « Ma Normande Locale ».
« J’ai pensé à lancer cette filière il y a 7 ans dans le cadre de notre syndicat Normande 35, avec l’appui de la Chambre d’agriculture. En prouvant que nos modes de production génèrent de la qualité, moins de pesticides… nous avons bénéficié de financements par les collectivités », détaille l’agriculteur.

Impact de la crise de la Covid

Des acteurs de la RHD ont adhéré à la démarche, intéressés pour avoir accès à des produits locaux et de qualité. « Avant la crise sanitaire, nous vendions 12 vaches par semaine dans cette filière avec une plus-value de
40 cts €/kg : des vaches normandes taries et bien finies abattues à l’abattoir AIM. » Depuis la fermeture des restaurants commerciaux, cette filière sur la RHD est mise à mal car « il faut un équilibre matière. Nous allons diversifier nos débouchés et travailler aussi sur la certification HVE des exploitations pour répondre à l’application de la loi Égalim dans les cantines en 2022 ». 

L’origine géographique davantage prise en compte

Les habitudes de consommation évoluent sur 2020 comme l’a montré dans son intervention Florence Charton – Vachet, enseignante-chercheure Audencia. « Il y a une forte baisse de consommation de viande rouge et de charcuterie et une augmentation des fruits et légumes frais (sauf les fruits exotiques, en baisse). Les jeunes de 25 -34 ans adoptent de plus en plus des régimes végétariens et les 55-64 ans sont les plus représentés dans les régimes flexitariens. » Avec la crise, les citoyens ont modifié leur regard sur l’impact environnemental, social, sociétal de leur consommation, mais le 1er critère de choix des produits alimentaires demeure le prix.


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