Dd7764.hr - Illustration Désherbage mécanique : Les bonnes pratiques en partage
Un seul passage de désherbage mécanique précoce permet, sans impact sur le rendement, de baisser de 30 % l’indice de fréquence de traitement par rapport au tout chimique.

Désherbage mécanique : Les bonnes pratiques en partage

Le désherbage mécanique bien mené permet, sans impact sur le rendement, de réduire les traitements. Afin de généraliser la technique, une formation en ligne a vu le jour. Explications.

Depuis 17 ans, Agrobio 35 accompagne et forme les agriculteurs bretilliens intéressés par le désherbage mécanique de leurs parcelles de maïs. À travers cette expérience, le groupement d’agriculteurs bio s’est constitué une large base de données. Et l’analyse de ces dernières est riche d’enseignements. Ainsi, une étude menée de 2013 à 2020 a démontré qu’un seul passage de désherbage mécanique précoce permettait, sans impact sur le rendement, de baisser de 30 % l’indice de fréquence de traitement par rapport au tout chimique. Le gain flirte même avec les 60 % lorsqu’il y a au moins deux passages de désherbage mécanique. Outre le bénéfice environnemental évident d’un moindre recours aux pesticides, la pratique constitue également un atout économique pour les agriculteurs. Et le nombre de demandes de formation, qui augmente chaque année, témoigne de l’intérêt croissant de la profession pour cette démarche. L’Agence de l’eau Loire-Bretagne, établissement public du ministère de la transition écologique, plaidant également en faveur d’une généralisation du désherbage mécanique, restait à trouver une solution permettant sa diffusion à grande échelle.

[caption id=”attachment_52450″ align=”aligncenter” width=”720″]Dd7765.hr La convention signée entre Agrobio 35 et le Crédit Mutuel de Bretagne va permettre, via un module de formation en ligne, la diffusion à grande échelle des techniques de désherbage mécanique. Au premier plan : Arnaud Daligault, président d’Agrobio 35 et Dominique Trubert, président de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole, entourés de Laura Toulet, coordinatrice, et Yann Jaffré, directeur d’Agrobio 35, Vincent Poupon et Daniel Caugant, spécialistes du marché de l’agriculture au CMB.[/caption]

À distance pour être plus prêt

Le soutien financier apporté par le Crédit Mutuel de Bretagne dans le cadre de la convention nouée avec Agrobio 35 a permis de développer un module de formation à distance. « Nous avons fait appel à des spécialistes de l’e-learning, explique Yann Jaffré, directeur d’Agrobio 35. Il ne s’agissait pas de simplement plaquer ce qui existait sur de nouveaux supports ». Au final, c’est une plate-forme novatrice qui a vu le jour. Le programme, conçu par et pour des acteurs de terrain, intègre 4 heures de formation en ligne, accessible à tout moment, pendant 21 jours. Au menu : des vidéos (préparation des sols, semis, passages des outils, réglage des matériels, erreurs à éviter), des témoignages de terrain, des supports graphiques et des questionnaires permettant de s’auto-évaluer.

Le module s’adressant à un public varié – agriculteur, chauffeur de Cuma ou d’ETA, animateur agricole, distributeur de matériel… – il sera possible, suivant le profil, de bénéficier d’une formation complémentaire en présentiel. Pouvant aller jusqu’à 6 heures, celle-ci sera dispensée par des experts et permettra d’approfondir et de conforter les connaissances acquises via le module en ligne.

« La formation à distance répond bien aux contraintes des agriculteurs, des chauffeurs de Cuma ou d’ETA, souligne Laura Toulet, coordinatrice à Agrobio 35. L’objectif est que chacun puisse acquérir les connaissances indispensables pour maîtriser la technique du désherbage mécanique et soit suffisamment familiarisé avec cette pratique pour être autonome dans sa mise en œuvre. Qu’il s’agisse de désherbage tout mécanique ou de désherbage alterné avec décrochage en chimique ». La formation, dont le coût s’élève à 20 € pour les agriculteurs éligibles au financement Vivea, est accessible aux personnes en situation de handicap. Et elle est prise en compte pour le renouvellement du certificat produits phytopharmaceutiques (Certiphyto).

Tisser du lien

« L’agriculture aujourd’hui est multiple, insiste Arnaud Daligault, maraîcher et président d’Agrobio 35. Et pour avoir le choix, il faut que les pratiques performantes et “mieux disantes” se développent. Cette formation au désherbage mécanique, avec son approche centrée sur le partage technique, permet de réunir la profession, de tisser du lien entre les agricultures bio et conventionnelle. En nouant une convention avec un partenaire généraliste comme le Crédit Mutuel de Bretagne, nous favorisons l’appropriation d’une pratique apportant plus de satisfaction aux agriculteurs et qui répond à la demande citoyenne ».

Dominique Trubert, président de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole, branche spécialisée du CMB, est sur la même longueur d’onde. « Il est important que chaque agriculteur soit à l’aise dans son système. Cette formation va permettre la généralisation de méthodes éprouvées ». Pour le groupe coopératif, cette initiative s’inscrit également dans le droit fil de sa ‘Raison d’être’ adoptée l’an passé. « À travers nos financements, explique Daniel Caugant, responsable du marché de l’agriculture au CMB, nous avons la volonté d’accompagner nos sociétaires et clients, nos partenaires et les acteurs des territoires dans leur transition environnementale ». La preuve par le terrain, là aussi.

Jean-Yves Nicolas

Contact et inscription : desherbage.meca@agrobio-bretagne.org, tel. 06 27 73 21 24


Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article