7482.hr - Illustration Tout bois a sa valeur
François Martinez et Gwenaël Guillo, dans la parcelle boisée démunie de ses résineux il y a deux ans.

Tout bois a sa valeur

La vente d’une partie du bois a permis de rembourser l’achat de la petite parcelle boisée.

1 800 €. C’est la valeur de la vente nette(1) de 58 m3 de bois en 2017(2) issu de 30 grumes de pins maritimes d’une parcelle de 60 ares appartenant à Gwenaël Guillo, éleveur laitier à Loqueltas (56). « Cette vente de bois m’a permis de payer l’achat de cette parcelle boisée, incluse dans un lot acheté il y a 6 ans », précise le Morbihannais.
L’abattage n’a eu lieu qu’après la moisson suivante, même si l’été n’est pas la période optimale pour l’abattage des arbres : la période estivale étant propice aux attaques d’insectes et de champignons. « Mais je devais réempierrer au préalable un chemin pour permettre l’accès à la parcelle la plus proche, chemin qui a aussi facilité l’accès au chantier d’abattage. »

Croissance freinée par une forte densité

L’observation des souches dans la parcelle relève des cernes serrés sur les gros troncs, traduisant une croissance freinée ces dernières années. « Le bois était rendu, il n’aurait rien fait de plus. Par contre, la parcelle boisée contenait aussi des chênes. Je voulais éclaircir pour qu’ils profitent de la lumière », explique l’agriculteur. Une contrainte supplémentaire qui imposait un abattage directionnel, un travail d’orfèvrerie avec des coûts d’exploitation supérieurs. Pour avoir des références, il avait contacté des bûcherons sur un autre chantier local. Le produit ne les intéressant pas, on lui a conseillé de s’adresser à la scierie Hamon, de Merdrignac (22), qui assure divers débouchés. Bien exposé au sud, sur un sol relativement riche, « le boisement dense était intéressant, avec ses fûts droits et de forte longueur. Et s’ils avaient bénéficié d’un suivi sylvicole, ils auraient eu une autre valeur marchande », relève François Martinez, chargé d’approvisionnement à la scierie Hamon.

31 €/m3

Comme avant tout chantier, l’expert a vérifié auprès de la mairie si la coupe de bois est soumise à autorisation administrative (arrêté préfectoral, espace boisé classé)… « L’entreprise m’a proposé 31 €/m3 », dit Gwenaël Guillo. Il a opté pour une vente à l’unité de produit, avec option abattage/décollage, le traitement de la cime des arbres restant à sa charge. « C’était un prix correct pour un bois qui n’est pas réputé noble. On mise tous sur le chêne mais finalement, ce sont les sapins qui rapportent le plus en Bretagne », relève l’agriculteur.

(1) La vente de bois d’une surface foncière en bien propre est nette de taxes pour les propriétaires non assujettis à la TVA mais comprend une CVO de 0,5 % du montant de la vente des bois sur pied
(2) Depuis 2018, il y a un regain d’intérêt pour le pin maritime.

Assurer le repeuplement

Les repousses d’arbres émergent 3 ans après le chantier d’abattage. Elles vont assurer la régénération naturelle des bois dans la parcelle. Mais les ronces et la fougère aigle masquant la lumière aux jeunes repousses de pins et de chênes, un passage de girobroyeur avec jalonnage des jeunes pousses si besoin s’avère nécessaire.


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