7498.hr - Illustration Covid-19 et consommation alimentaire : quels impacts ?
Au terme de cette année 2020 qualifiée par de multiples adjectifs, singulière, inédite, particulière… quelles ont été les conséquences de la crise sanitaire sur la consommation alimentaire ?

Covid-19 et consommation alimentaire : quels impacts ?

Des leçons ont-elles été tirées et peut-on parler déjà durablement à l’aube de 2021 d’une consommation plus responsable ?

À la veille de la crise, une remise en question de la société de consommation apparaissait déjà. Dans les esprits et la pratique, plusieurs tendances étaient perçues, celle de consommer des produits santé et naturel, celle d’adopter de nouveaux régimes alimentaires, allant par exemple pour les produits carnés du flexitarisme jusqu’au véganisme. Les consommateurs manifestaient la volonté de consommer moins mais mieux.

Vers une rupture vertueuse dans les habitudes ?

La part de produits issus de l’agriculture biologique dans le panier de la ménagère en constante progression est aussi le révélateur de nouvelles pratiques s’inscrivant dans la durée. Avec le confinement, de nouvelles habitudes d’achat sont apparues venant conforter toutes ces tendances qui pointaient
déjà. Premièrement, une priorisation des dépenses sur l’alimentaire réduisant ainsi des besoins secondaires parfois devenus inaccessibles. La fermeture de la RHD (Restauration hors domicile) a été propice au retour des Français devant leurs fourneaux. Parallèlement à un fort accroissement d’achats de produits non périssables (pâtes, conserves…) allant jusqu’aux ruptures de stocks, on a assisté à une augmentation des dépenses dans les produits de base pour faire soi-même (farine, lait, œufs, sucre, etc…). La carte des réseaux de distribution a également évolué avec un décollage des achats dans les circuits courts et un accroissement de la digitalisation.

Le véritable arbitre

Mais qu’en est-il, à la sortie des confinements ? Que constatent les organismes étudiant les comportements d’achats et quels scénarios sont envisagés ? À la lecture de leurs rapports, il semblerait que la volonté réelle de consommer mieux se heurte à différentes contraintes pratiques (temps disponible, organisation du travail et de la vie quotidienne) et au poids des habitudes. Mais, les sondages révèlent surtout que le pouvoir d’achat est le premier marqueur, le prix étant le principal critère de choix d’un produit. Et avec la crise économique qui pointe, la pauvreté et le chômage qui s’aggravent, les inquiétudes budgétaires sont accentuées. Alors, même si les Français ont affiché une volonté de consommer des produits responsables et de proximité, s’ils disent souhaiter un recours aux marchés et à la vente directe, dans les faits, la contrainte financière est prépondérante. La grande distribution du point de vue de ses choix, de ses aspects pratiques et financiers (promotions) reste ainsi toujours privilégiée.
On perçoit l’évolution des consciences mais le changement dans les usages n’a visiblement été qu’une parenthèse, temporaire et opportuniste. Le chèque alimentaire pour manger « sain et local » proposé dans le cadre de la convention citoyenne pourrait être demain un coup de pouce pour favoriser l’inscription dans la durée de ces mutations consuméristes.

Maîtrise du budget

Bien consommer tout en maîtrisant bien son budget, l’insoluble équation pour les consommateurs ! À la sortie du confinement, la préoccupation prix pour 40 % des Français est une priorité contre 22 % avant la crise sanitaire. Depuis la fin du confinement, 38 % des Français ont peur d’avoir des problèmes d’argent.

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Valérie Grouazel / Cerfrance Côtes d’Armor


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