- Illustration Un afflux de main-d’œuvre dans les champs
Les salariés en activité partielle se sont rendus disponibles pour travailler dans les champs. Leur demande s’oriente vers des contrats de courte durée.

Un afflux de main-d’œuvre dans les champs

Certains salariés en confinement ne demandent pas mieux que de venir prêter main forte dans les champs. Une aubaine pour les agriculteurs, même si les demandes ne correspondent pas forcément aux besoins.

À l’agence nationale emploi formation en agriculture du Finistère, les appels téléphoniques arrivent en masse suite à la mise en ligne de la plateforme WiziFarm, qui met en lien des producteurs en recherche de main-d’œuvre et des candidats disponibles pour travailler en agriculture. Gilles Burel, coordinateur d’équipe à l’Anefa 29, explique que « la situation est paradoxale : ce ne sont pas des chômeurs qui appellent, mais des salariés de la restauration ou de l’artisanat ». Parfois, les demandes révèlent un fossé entre la société et les métiers agricoles. « On me sollicite pour aller ramasser des pommes ou des poires », explique le responsable.
Cette main-d’œuvre soudainement disponible préfère les petits contrats, de seulement quelques jours, « cela ne matche pas toujours, nos offres d’emploi sont souvent sur des durées plus longues, d’au moins 3 mois, comme pour les récoltes de fraise ou de tomates  ».

Cette forme d’élan de la part des citoyens est pour Gilles Burel « rassurant, les personnes sont volontaires, mais c’est uniquement lié à un manque d’activité dans leur entreprise ». Ces courtes embauches ont l’avantage de générer des rencontres ; il n’est en revanche pas si sûr que ces petits contrats aboutissent à des emplois de plus longue durée par la suite.

Garder la main-d’œuvre historique

L’afflux abondant de main-d’œuvre dans cette période de confinement se traduit parfois par une certaine crainte chez les producteurs. Yoann Morin, de chez Biobreizh, estime que les agriculteurs « souhaitent avant tout garder leur main-d’œuvre historique, sans engager à tout va. Des règles strictes sont mises en place ». Un point de vue partagé par Gilles Burel, qui ajoute que « les producteurs de tomates souhaitent avoir un trafic de personnel le moins dense possible dans les serres », pour faire suite aux exigences sanitaires mises en place pour stopper la propagation du virus du fruit rugueux brun de la tomate (ToBRFV).

Embaucher un salarié en activité partielle

Peut-on embaucher un salarié qui se trouve en activité partielle dans une autre entreprise ? Armelle Calmet, juriste à la FDSEA du Finistère, rappelle que « le salarié est tenu par les obligations de son 1er contrat de travail. La règle de cumul des 2 contrats s’applique à cette situation, il ne faut pas dépasser les durées maximales de travail hebdomadaires ». Le salarié peut cumuler cette indemnité avec un autre emploi et effectuer au maximum 48 heures chez l’employeur 2, les heures étant chômées chez l’employeur 1.


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