5937.hr - Illustration Un système lait-porc évoluant en s’appuyant sur l’existant
Afin de « produire du lait en hiver en conservant un minimum de pâturage », Stéphane Rouxel vient d’investir dans 500 m de chemins.

Un système lait-porc évoluant en s’appuyant sur l’existant

En 2015, au départ en retraite de ses trois associés, Stéphane Rouxel se retrouve seul à la tête de l’exploitation. Jeudi 17 septembre, il racontera comment il a alors changé d’orientation en embauchant des salariés et en optant pour la recherche de valeur ajoutée en porc et un système plus économe en lait.

En 2015, la ferme du Val, à Yffiniac (22), est à un tournant. Alors qu’elle fonctionnait auparavant à quatre associés, deux d’entre font valoir leurs droits à la retraite et un autre devient salarié pour ses deux dernières années de carrière. Stéphane Rouxel se retrouve alors seul chef d’exploitation. « Cela a été une période un peu compliquée. A l’époque, je n’ai pas retrouvé d’associé par annonce. Le cadre était sans doute mal défini  », concède-t-il. Face au besoin de main-d’œuvre, il embauche : d’abord son cousin, Benjamin (27 ans aujourd’hui) en 2015, puis Lucie (27 ans) en 2017 et enfin David (21 ans) en mars dernier. « Il a fallu apprendre à organiser le travail des autres. Même si au final, je souhaite que chacun développe son autonomie. »

Vers une approche plus herbagère

Surtout, il profite de ce moment charnière « pour choisir de nouvelles orientations » dès 2015. Objectif désormais : « Ne pas augmenter en cheptel, ni en en vaches laitières, ni en truies, valoriser avant tout l’existant et rechercher des systèmes avec soit davantage de valeur ajoutée soit moins de charges. » Stéphane Rouxel veut éviter de surinvestir. En 2016, les porcheries sont revues pour être fonctionnelles mais ne sont pas rénovées à la pointe. Et l’effectif de 130 truies en conduite standard diminue à 105 en Label Rouge.

Parallèlement, le troupeau laitier baisse de 7 ou 8 vaches pour se stabiliser autour de 50 têtes. « Je ne voulais aucun bâtiment saturé pour gérer un outil avec de la souplesse alors que j’ai longtemps manqué de main-d’œuvre. Dans la même idée, les travaux des cultures étaient aussi délégués à la Cuma et à l’ETA. » 
Dans les champs, le virage herbager est engagé. Depuis 2015, la structure est passée de 25 à 40 ha de prairies, de 62 à 95 % d’herbe dans la SFP, de 40 à 60 ares pâturés par vache, de 710 à 413 kg de concentré par vache et par an… « Dès le départ, les prairies ont été redécoupées en paddocks. Avant, l’aménagement était fait en fonction de la forme des parcelles. Désormais, tout est calé, précis : 90 à 100 ares pour deux jours de pâturage des vaches puis un repos minimum de 30 jours avant un nouveau passage. » Avec cette manière de travailler, Stéphane Rouxel a constaté que les prairies poussent mieux et que leur exploitation est plus souple. « Avant, j’apportais régulièrement de l’ammonitrate et le troupeau revenait toutes les 3 semaines. Au bout d’un moment, l’herbe était trop avancée pour être bien valorisée. » 

Résultat économique maintenu

Certes le niveau de production a chuté « progressivement » de 9 000 à 6 500 L produits par vache et par an. « Conduire un troupeau de hautes productrices seul me perturbait », explique le Costarmoricain. « Mais si le volume livré a diminué de 388 000 L en 2015 à 315 000 L en 2019, la baisse des charges a finalement compensé. Au final, le résultat économique est équivalent à un système plus intensif. Et il y a autant de travail, il est simplement différent avec beaucoup de suivi de pâturage notamment. »

Un programme dense pour la ferme ouverte

Jeudi 17 septembre, dès 13 h 30, le Cédapa et le Gab 22 organisent une porte ouverte à l’EARL Le Val à Yffiniac. Stéphane Rouxel et ses 3 salariés (3,8 UTH) conduisent 50 laitières et 105 truies en système naisseur-engraisseur Label Rouge sur 128 ha. Sur place, tour d’herbe avec différents ateliers, comme « évoluer vers un système herbager» (gestion de l’herbe, résultats techniques et économiques…), « étudier une conversion en bio », « envisager des alternatives pour l’atelier porc »… A découvrir également les choix techniques de l’éleveur : la mise en place de 500 m de chemins en 2020 pour favoriser l’accès aux prairies « pour produire du lait en hiver en gardant toujours un minimum de pâturage », la conduite des génisses à l’herbe dès 2 mois pour la première année, la stratégie de coupes plus précoces en ensilage d’herbe, le démarrage du croisement trois voies, l’intérêt et le fonctionnement du travail au sein d’un groupe d’éleveurs avant d’engager une transition… Dans le respect des règles sanitaires, apporter votre masque.

Contact : 02 96 74 75 50


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