5392.hr - Illustration Le colza en bio : pourquoi pas ?
Colza bio l’été.

Le colza en bio : pourquoi pas ?

Le colza bio représente 4 000 ha en France. Relativement peu développé en Bretagne, la région semble pourtant présenter un terroir adapté à la conduite de cette culture. Une espèce à réfléchir dans l’élaboration des rotations. 

La réussite de l’implantation facilite la conduite de la culture qui demande peu d’interventions. Les rendements moyens oscillent entre 20 et 30 quintaux en bio, en Bretagne. Les débouchés en colza bio sont aujourd’hui très ouverts. L’huile pour l’alimentation humaine et le tourteau pour l’alimentation animale sont demandés par les industriels du colza français. Les prix de vente sont très attractifs. Revenons sur quelques éléments clés de cette espèce.

Semer tôt pour réussir son colza

Le premier objectif à se fixer est d’avoir un colza vigoureux dès la mi-septembre. Il faut cibler “4 feuilles au 15 septembre” d’après Terre Inovia. Un colza chétif sera plus sensible aux attaques d’altises et de limaces. Un semis tôt (15 au 25 août) est la première clé de réussite. Il devient trop risqué de semer après le 10 septembre. Il convient, pour booster le démarrage, d’apporter en amont de la matière organique à minéralisation rapide. Le colza est une culture gourmande en azote. Il faut donc fournir suffisamment d’engrais pour son installation et son bon développement. La période de semis est parfois délicate en fin d’été avec une terre sèche. Il est conseillé de limiter le travail de sol avant le semis pour garder un maximum de fraîcheur.

[caption id=”attachment_46503″ align=”aligncenter” width=”720″]5395.hr Colza bio à l’automne.[/caption]

Simplifier le désherbage avec la plante compagne

Une fois l’implantation de la culture réussie, la conduite est relativement aisée. Pour faciliter la gestion de l’enherbement, il est possible de semer une plante compagne en même temps que le colza. Le sarrasin s’y prête très bien. Il va couvrir très rapidement le sol et disparaîtra aux premières températures froides. Le colza doucement installé, prendra sa place. Le semis de trèfle blanc nain, afin de tapisser le sol sous le colza, est également une pratique intéressante. Sans plante compagne, il est possible d’intervenir, avec précaution, dès 2 feuilles avec une herse étrille ou houe rotative. À partir de 4 feuilles, un à deux passages de herse ou bineuse sont nécessaires pour nettoyer la parcelle. Il est également possible d’intervenir en sortie hiver.

Légumes et colza ne font pas bon ménage

Certaines parcelles ne sont pas recommandées pour accueillir la culture. Plante hôte du sclérotinia, comme les légumes, il faudra éviter le colza dans les rotations légumes. La culture ayant un cycle long, on s’abstiendra également dans les parcelles sales dans lesquelles les adventices pourraient en profiter pour faire leur cycle et se multiplier. Les vivaces se gérant principalement pendant l’interculture, il n’est pas conseillé d’implanter de colza dans les parcelles avec ce type de problématique.

Une étude participative pour optimiser l’itinéraire technique en bio

Dans le cadre d’un projet FranceAgrimer, sur 3 ans, Eureden s’associe à Terres Inovia pour travailler un itinéraire technique régionalisé sécurisant la conduite du colza en Bio. Cinq parcelles seront suivies dans le Morbihan et trois dans les Côtes d’Armor. Au total, ce sont une quinzaine de parcelles qui seront suivies en Bretagne par les différents partenaires du projet. L’agriculteur réalise sa conduite habituelle et partage les informations de ses interventions. Des notations sont réalisées en parallèle pour constater les effets des pratiques et du contexte pédoclimatique. Les observations sont réalisées à différents stades ; à la levée, pour évaluer la couverture par le colza, l’enherbement et les attaques de ravageurs précoces (limaces, altises) ; en entrée et sortie hiver, pour les mêmes notations complétées par une note élongation et les poids des colzas ; à floraison pour mesurer l’impact des ravageurs du printemps et à maturité. À la récolte, le rendement sera également recueilli. Des réunions de synthèses seront réalisées et ouvertes à l’ensemble des producteurs intéressés. En complément, des essais seront conduits sur la densité de semis et les plantes compagnes.

Les essentiels pour réussir son semis

  • Apport d’engrais organique à minéralisation rapide ;
  • Date de semis optimale : 15-25 août ;
  • Fraîcheur du sol ou pluie proche du semis ;
  • Densité : 40-60 gr/m²
  • Plantes compagnes : sarrasin à 10 kg ;
  • Surveiller les limaces.

Charlotte Carn – Eureden


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