- Illustration Des solutions limitées en biocontrôle
Depuis leur usage contre la septoriose du blé, les produits à base de soufre sont devenus la première solution fongicide de biocontrôle.

Des solutions limitées en biocontrôle

Le biocontrôle vise la protection des plantes en privilégiant l’utilisation de mécanismes naturels. Les grandes cultures profitent aussi des dernières avancées.

Ce sont les cultures spécialisées qui utilisent le plus de produits de biocontrôle, avec en tête la viticulture, l’arboriculture et les cultures légumières. Les grandes cultures ont peu recours au biocontrôle ; les usages les plus fréquents sont les phosphates ferriques contre les limaces (10 % des surfaces traitées), les trichogrammes contre la pyrale du maïs (23 % des surfaces traitées) et le soufre pour lutter contre la septoriose du blé.
Cet amorçage de développement ne doit pas pour autant masquer le besoin de nouvelles solutions. L’effort de recherche et de développement devra nécessairement s’intensifier si l’on souhaite prolonger au rythme actuel la croissance du biocontrôle.

Le soufre confirme ses bons résultats

Arvalis poursuit le criblage de solutions de biocontrôle potentiellement actives sur septoriose. Des solutions totalement nouvelles issues de laboratoires universitaires ou de très petites entreprises sont testées aux côtés de solutions déjà éprouvées.
Concernant le soufre, Héliosoufre S procure l’une des meilleures efficacités. Thiovit Jet Microbilles, donnent des résultats sensiblement inférieurs ce qui confirme une tendance en faveur des produits liquides. Aucun problème de sélectivité du soufre, quelle que soit sa formulation n’a à ce jour été signalé sur céréales.
Les associations « soufre + phosphonates » confirment également les très bons résultats observés depuis 2017, mais le phosphonate n’est pas encore autorisé sur céréales. Les autres produits testés mais non encore homologués (Nectar, ChitoPlant…) présentent des efficacités sensiblement inférieures à celle du soufre.

Positionnement du soufre

Le soufre présente un intérêt uniquement dans les situations qui présentent un développement précoce de septoriose sur des variétés sensibles (note < 6,5) et qui nécessitent donc un traitement avant le stade dernière feuille étalée. Il peut être utilisé seul au premier passage à la dose de 4 kg/ha ou en association avec une triazole (2,4 kg/ha soufre + triazole). Le soufre ne présente aucune efficacité sur rouille jaune.

Depuis leur usage contre la septoriose du blé, les produits à base de soufre sont devenus la première solution fongicide de biocontrôle. Très connus sous forme de poudres en vigne et arboriculture, ils sont plutôt sous forme de granulés dispersables (WG) ou de suspensions concentrées (SC) pour les grandes cultures. On parle de soufres mouillables ou micronisés. Ils sont rendus miscibles dans l’eau par l’ajout de mouillants dans la formulation. Bien que mouillables, ces soufres peuvent causer des bouchages à plusieurs niveaux (filtres, buses) et des problèmes après application liés au séchage de la bouillie sur les parois du pulvérisateur et dans la tuyauterie peuvent apparaître.

Des conditions d’applications à respecter

Quelques conseils simples à mettre en œuvre permettront d’éviter ces désagréments :
– Au moment du remplissage du pulvérisateur : les produits sous forme de granulés dispersables sont à incorporer avec un incorporateur sec. En effet, la présence d’eau peut causer la formation de grumeaux. Si le produit est introduit par le trou d’homme, il est important d’avoir l’agitation en fonctionnement et de ne pas verser l’intégralité du produit en une seule fois sous peine de voir se former un amas de produit au fond du pulvérisateur. Il est important de rincer immédiatement le circuit d’incorporation après utilisation pour éviter la formation de dépôts secs dans la tuyauterie.
– Lors de la pulvérisation : un point de vigilance est à apporter à la filtration. Il est tout d’abord conseillé de retirer les filtres de buses, sujets au bouchage et aux manipulations fréquentes. Un filtre à l’aspiration de pompe (25 à 30 mèches), un au refoulement (50 à 60 mèches) et un par tronçon (80 à 100 mèches) suffisent. Au niveau des buses, l’angle peut jouer un rôle. En effet, pour les buses à fente classique, l’angle de 80° est à privilégier, moins sensible au bouchage que l’angle de 110°. Les buses à injection d’air étant composées d’une pastille de calibrage, l’angle a moins d’incidence sur le bouchage.
– Au rinçage du pulvérisateur : il est conseillé de rincer le pulvérisateur après chaque utilisation du soufre. En effet, lors de la pulvérisation, des dépôts blanchâtres peuvent apparaître sur les parois de la cuve au fur et à mesure que le niveau de bouillie baisse. Ces dépôts sèchent et sont difficiles à remettre en solution avec l’eau de rinçage. Par précaution et en attente de nouveaux résultats, Arvalis conseille un rinçage dans les
2 heures qui suivent l’application. Pour plus de détails sur le rinçage et les quantités d’eau nécessaires, rendez-vous sur oad.arvalis-infos.fr/fondcuve.

Éric Masson – Élodie Quéméner / Arvalis Institut du végétal


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