- Illustration La FNSEA défend les facteurs de production
Frank Guéhénnec, président de la FDSEA, accueillait Arnaud Rousseau, président du groupe Avril et membre du bureau de la FNSEA lundi dernier à Lauzach.

La FNSEA défend les facteurs de production

Arnaud Rousseau, membre du bureau de la FNSEA, était invité à l’assemblée générale du syndicat départemental, à Lauzach. Il veut encourager le goût d’entreprendre des agriculteurs.

“Nous devons redéfinir une ambition pour l’agriculture car le lien entre les agriculteurs et les citoyens, autrefois fort, est rompu. Les enjeux sont importants — le climat, la biodiversité — et il ne faut pas en avoir peur. Nous devons conserver nos facteurs de production. Pour cela, il faut encourager la recherche en génétique, adopter une politique intelligente de stockage des eaux et, bien sûr, défendre l’utilisation de produits phytosanitaires et de bio-contrôle. Le temps politique n’est pas celui de l’agriculture. Nous avons besoin de temps pour faire évoluer nos pratiques et nous devons l’expliquer à nos concitoyens. Nous faisons partie de la quinzaine de pays qui ont la responsabilité de nourrir le monde. L’Afrique, à nos portes, verra, par exemple, sa population doubler d’ici à 2050.

20 à 100 €/ha pour les GES

Nous pourrons répondre à ce défi avec des agriculteurs à la vision entrepreneuriale. Le plus important, ce n’est pas la taille des exploitations ou le chiffre d’affaires. Ce qui compte le plus, c’est le goût d’entreprendre. C’est cette passion qui permet de développer les entreprises et de créer de la valeur. Nous aurons des opportunités. Le sujet du piégeage du carbone, par exemple, va revenir. La France a des atouts, une faible émission de GES (Gaz à effet de serre), grâce à l’énergie nucléaire, et une surface importante. Il faut transformer ces cartes maîtresses en valeur pour les agriculteurs. Nous sommes déjà bien plus vertueux que le standard mondial. Nous avons une rétribution pour nos grains, nous aurons une rétribution pour les économies de GES. Un marché physique et un marché papiers. Nous pouvons espérer 20 à 100 €/ha. Nous saurons être offensifs, en valorisant nos pratiques.

Montée en gamme, oui mais…

Les attentes sociétales sont au bio et au local. Nous devons y répondre, à condition qu’il y ait une création de valeur car le consommateur est un peu perdu face au nombre de démarches actuelles. La montée en gamme coûte plus cher. Nous devons marteler que tout cela à un prix. Il faut aussi conserver à l’esprit qu’il n’y aura pas que du local : le petit-déjeuner au café, jus d’orange et banane laisse peu de place aux produits locaux… Une remise en question politique dans les coopératives s’impose. L’économie est une chose mais il faut aussi donner du sens aux adhérents qui ont investi dans le projet. Il leur faut un ancrage territorial mais aussi une taille critique pour exister sur les marchés. Même s’il ne s’agit pas d’en faire un modèle, l’intégration fonctionne dans certains secteurs. Il faut être pragmatique. Si ce système permet à l’agriculteur de sécuriser un revenu et de développer d’autres projets à côté…”

La nouvelle équipe de la FDSEA 56

Avec 47 % des postes renouvelés et 33 % de femmes (15% sur la mandature précédente), la nouvelle équipe est en place pour un mandat de 3 ans.
– Président : Frank Guéhénnec,
– Secrétaire général : Franck Pellerin,
– 1re vice-présidente : Marie-André Luherne,
– Trésorier : Jean-René Menier,
– 2e vice-président : Thierry Coué,
– 3e vice-présidente : Sylvaine Dano,
– 4e vice-président : Guénaël Le Luel,
– Secrétaires généraux adjoints : Anne-Françoise Le Bihan, Thomas Guégan,
Assesseurs : Jean-Claude Foucraut, Sylvain Guillaume, Jean-Pierre Vallais, Gérard Hercouët, Béatrice Stevan, Frédérique Henrio.


Il faut se réjouir de la création de Demeter

La cellule Demeter, dont l’objet est la protection de nos fermes contre les intrusions, a été mise en place avec la gendarmerie, à la demande de la FNSEA (convention entre le ministère de l’Intérieur, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs). Il faut s’en réjouir. Je ne comprends pas nos opposants syndicaux qui dénoncent cette initiative. Ils s’opposent systématiquement à tous les projets de développement de l’agriculture dans le département. Ils s’associent à des collectifs tels « Les coquelicots » ou à des associations qui dénigrent l’élevage. Je ne voudrais pas que l’on s’écharpe entre agriculteurs mais ce syndicat doit revenir à la raison. Est-il encore un syndicat à la défense des agriculteurs ? – Nous avons perdu, sur les six dernières années, 25 % des aides de la Pac. La volonté politique de la Région est d’expérimenter une gestion des aides Pac. Ceci soulève beaucoup de questions. Quel modèle agricole la Région veut-elle soutenir ? Le zéro phytosanitaire ? Un bilan carbone avec 35 % de bovins en moins ? Il n’y a aucune co-construction. Le syndicat majoritaire n’est pas consulté pour élaborer les outils de décision. Sans nous, il n’y aura pas de régionalisation des aides !

Frank Guéhénnec

Propos recueillis par Bernard Laurent


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