Mercosur, rien de sûr

Cela fait plus de 20 ans que l’Union européenne et l’Amérique du Sud essaient de se mettre d’accord pour créer le vaste espace commercial de libre-échange nommé Mercosur. L’objectif étant de supprimer tout droit de douane à échéance de 10 ans pour ouvrir un marché commun de 700 millions de consommateurs. Affaires juteuses en perspective… Mais qui a peu de chances d’aboutir à court terme. Un soulagement pour les agriculteurs bretons qui craignent d’être écrasés par la concurrence des méga-élevages brésiliens soutenus par une puissante industrie de la viande. C’est d’ailleurs la volonté de protéger ses agriculteurs qui a conduit l’Irlande à ne plus soutenir l’accord signé en juin dernier. La France a adopté la même position. Pas pour les mêmes raisons.

Le président Macron met un veto tant que le Brésil ne respecte pas l’Accord de Paris sur le climat. Les gigantesques incendies de l’Amazonie seraient-ils en train de sauver les agriculteurs français ? L’avenir le dira… Bolsonaro, le président du Brésil, n’est peut-être pas fâché de la tournure des événements. Comme tout président populiste, il n’est pas adepte du multilatéralisme et supporte assez mal de se voir imposer des normes et contraintes par d’autres pays. De plus, cet accord commercial pourrait bien mettre en lumière une agriculture brésilienne peu reluisante qui s’est développée au détriment de la forêt amazonienne et qui est grande utilisatrice d’OGM et de pesticides interdits en Europe. Au final, c’est toute l’agriculture démesurée du Brésil qui pourrait faire l’objet d’un feu nourri de contestation par les consommateurs européens. Sans compter que Trump a récemment fait savoir à son homologue brésilien qu’il serait fâché de voir le marché sud-américain échapper aux USA au profit de l’Europe.


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