- Illustration Maïs : Rigueur et organisation autour du tasseur

Maïs : Rigueur et organisation autour du tasseur

Après 4 à 5 mois de culture, une année d’alimentation pour vos animaux va se préparer en une journée de travail.

Un silo bien tassé c’est un moyen de préserver la valeur nutritive du maïs conservé, maintenir un maximum d’appétence et limiter le développement des moisissures. Car 1 silo sur 3 présente des moisissures, pouvant représenter 1 à 15 % de perte dans le silo… Alors pour valoriser au mieux cette manne fourragère, voire faire fructifier cette trésorerie bloquée pour les prochains mois sous la bâche, le chantier d’ensilage doit être bien préparé et organisé au préalable autour du tasseur le jour J.

1. Avant la confection du silo

• Nettoyer le silo.
• Poser les films de bord.
• Organiser l’ordre des parcelles à récolter :
– Parcelles à +35 % de MS à mettre en bas du silo : il faut privilégier les parcelles les plus vertes sur la partie haute du silo, pour permettre un meilleur tassage de cette matière plus difficile à tasser.
– Parcelles proches de l’exploitation à prévoir en premier pour un temps de tassage adapté à la hauteur du tas au fur et à mesure de l’éloignement de l’ensileuse.
• Quand c’est possible, privilégier le front d’attaque au nord pour diminuer les risques de redémarrage en fermentation qui dégrade le fourrage.
• Réaliser un chantier propre : aménager les abords (empierrés, bétonnés, etc.) pour éviter les apports de terre au silo par les roues des engins. Ceci limite les risques de contamination de l’ensilage (butyriques…)
• Vérifier la pression des pneus des tracteurs pour augmenter le tassement (+1 bar / pression habituelle).
• Ne pas tasser avec des pneus basse pression qui sont justement étudiés pour éviter de compacter le sol…

2. Arrivée de l’ensileuse

• Régler la longueur de coupe en fonction du taux de matière sèche du maïs et des moyens de distribution du fourrage.
• Vérifier l’affûtage des couteaux.
• Vérifier le serrage de l’éclateur et la pulvérisation des grains avec le test du seau lorsque la première remorque est pleine.

3. Arrivée des premières remorques

• Prévoir deux tracteurs au silo de préférence, un pousseur et un tasseur tout en respectant 400 kg de poids tracteur/ tonne de MS rentrante/heure. Un repère simple est d’avoir 1 tracteur tasseur lors d’un débit de 1 ha/heure, 2 sont nécessaires lors d’un débit de 2 ha/heure selon les recommandations de la FRCuma Bretagne. L’application mobile TassSilo du réseau Cuma Ouest permet de vérifier la cohérence du poids des engins de tassage avec le débit de chantier.
• Organiser la fréquence des allers-retours des remorques afin de permettre un bon tassement.
• Selon la taille du chantier, prévoir l’alternance des remorques entre deux silos à faire simultanément afin d’avoir un meilleur tassement.
• Charger le long des murs pour démarrer (zone difficile à tasser + danger pour le tracteur) et alterner ensuite le déchargement des remorques à droite puis à gauche du silo.
• S’assurer que le tassage s’opère par couches de 15 à 20 cm sur toute la longueur du silo, avec un maximum d’aller-retour du tasseur à 3-4 km/h.
• Un bon tassage doit permettre d’obtenir une densité de 220-230 kg MS/m3 pour assurer une conservation optimale : la main ne doit pas pouvoir s’enfoncer dans la tranche du silo.
• La hauteur de l’ensilage ne doit pas dépasser la hauteur des murs. 

Suivre l’évolution de la maturité du maïs

50 % du maïs est récolté en dehors de l’objectif de 31-34 % MS, permettant un bon tassage, une meilleure conservation. Il ne faut pas se fier à la couleur de la plante. Le maïs est une plante faite pour rester verte. La maturité de la plante c’est le grain. De nombreux logiciels ou application chez les semenciers permettent d’estimer la maturité du maïs en fonction de la date de semis, de la précocité de la variété et de la météo locale, 4 à 6 semaines à l’avance. Détecter avec l’aide du technicien ou la réglette de maturité d’Arvalis l’apparition de la lentille vitreuse : un maïs est à 25 % MS lorsqu’une couleur jaune d’œuf apparaît en haut du grain. Cela permet de se projeter sur septembre/octobre, avec une maturité qui avance de 2 à 3 points par semaine, en ajustant ces repères avec la météo locale, à partir des sommes de température (base 6-30°) : il faut une somme de 22° en général pour obtenir 1 point de MS. Des analyses de MS à partir de quelques tiges de maïs affinent la date de récolte.

Observation des épis

Les chantiers d’ensilage ont démarré cette semaine dans le sud d’Ille-et-Vilaine et l’est du Morbihan. Dans ces secteurs, en zone séchante et aux sols peu profonds, la régularité des épis fait souvent défaut pour ces premiers chantiers, pénalisant la qualité du fourrage. Contrairement à ce qui peut être observé dans ces parcelles, les épis sont homogènes dans les trois parcelles suivies par Paysan Breton.


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