- Illustration Ils attirent et gardent leurs salariés
De gauche à droite : Emmanuel Béguin de l’Idele, Serge Vallais, producteur de porcs à Carentoir et Maxime Da Rocha, installé en production laitière à Langolen.

Ils attirent et gardent leurs salariés

Trois éleveurs ont témoigné de leur expérience d’employeur lors de l’assemblée générale de BCELO, à Locminé. Tous se rejoignent sur l’idée que la responsabilisation et la considération sont des clés pour attirer et garder ses salariés.

Les élevages laitiers sont en pleine mutation. En moyenne, chaque exploitation compte 64 animaux en production ; cette moyenne augmente de 2 vaches laitières par site et par an. « 73 % des exploitations sont en croissance. En parallèle, la baisse du nombre de fermes laitières est estimée à -4 %. Les structures comprenant 25 à 50 animaux disparaissent 4 fois plus vite », chiffre Emmanuel Béguin, chef du service approches sociales et travail en élevage pour l’Idele. Les exploitations de plus de 100 vaches représentent 15 % du nombre total de fermes en France, pour 1/3 du lait produit. « En Allemagne, ces fermes de plus de 100 vaches pèsent 50 % des structures, au Danemark, ce sont les 3/4 ». Si 55 000 exploitations produisent du lait actuellement sur notre territoire, elles ne seront plus que « 36 000 en 2035 ». Ces agrandissements de structures conduisent inévitablement à recourir à de la main-d’œuvre salariale. C’est pourquoi BCELO s’est penché sur ce sujet, lors de son assemblée générale à Locminé (56).

Il faut de la considération

« Il faut tout leur apprendre. 70 % des salariés ne sont pas du milieu, la moitié sont des femmes », observe Serge Vallais, producteur de porcs de Carentoir (56). Il édite alors des fiches de poste et des plannings précis pour chasser le temps inefficace. Rien n’est à négliger pour attirer les candidats et surtout pour les garder. « Le salaire est bien sûr une base, mais il faut avant tout de la considération », explique le producteur employant 4 salariés. « J’ai certainement ½ ETP de trop, mais c’est pour moi une assurance, c’est aussi ma R&D ». Le producteur a suivi des formations en management, « très enrichissantes. Il faut y retourner de temps en temps pour une piqûre de rappel ».

Deux heures par jour pour les papiers

Maxime Da Rocha, producteur de lait de Langolen (29), a réfléchi lors de son installation à une taille de structure lui permettant de se dégager du temps. « Avec 50 vaches laitières, difficile de prendre un salarié ». 100 animaux rendent l’embauche possible, mais se pose le problème de l’organisation du travail quand ce salarié est absent. Le jeune Finistérien a donc opté pour une structure plus conséquente, avec 2 salariés et 170 vaches à traire. « Je me dégage plus de temps de bureau, en consacrant au minimum 2 heures par jour à la gestion des fournisseurs et pour les papiers ». Dans cet élevage, les employés sont impliqués, des protocoles calqués sur une production porcine sont adoptés. « On revient à notre base de métier d’éleveur. Quand un animal est malade, on agit rapidement ». Des fiches méthodologiques et protocolaires sont affichées dans la ferme pour soigner rapidement les animaux.

C’est une équipe

La double production de lait et de pomme de terre a conduit Laurent Nevo à employer 2 salariés pour ces 2 activités. L’agriculteur de Saint-Caradec (22) avoue que ces 2 salariés permettent d’atteindre « l’optimum humain. Je peux partir sereinement pendant une semaine, j’ai de bons salariés qui aiment leur travail ». Le producteur réalise la traite du matin, l’embauche des employés commence à 9 h. « L’essentiel est que le travail soit fait », pense-t-il, en étant souple sur les horaires de la journée. « C’est une équipe, l’entreprise tombe à l’eau sans eux ». La production de pomme de terre engendre des pics d’activité, les mois d’hiver sont moins intensifs, les salariés ne travaillent alors que 4 jours par semaine. 


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