- Illustration 2018, une année légumière à oublier
Marc Keranguéven, président du Cérafel, et Maïwenn Bullier, directrice.

2018, une année légumière à oublier

L’année 2018 a été particulièrement mauvaise pour les principales productions légumières bretonnes. En cause : la concurrence des pays étrangers, les mauvaises conditions météo lors des plantations ou au moment de la récolte et des gelées tardives.

« Notre filière s’est organisée depuis le début des années 60. Cette organisation, au service de la défense de nos valeurs, de la pérennité et des revenus de ses adhérents, a fait ses preuves dans les cinquante dernières années. Mais elle doit aussi continuer à tenir compte des grandes évolutions en son sein et dans son environnement : la multiplication des produits, d’autre part salvatrice pour l’activité, complexifie la gestion ; l’évolution des attentes des clients et des consommateurs (réactivité, traçabilité, innovations) ; l’émergence de nouveaux acteurs, concurrents ou partenaires ; l’arrivée d’une nouvelle génération de producteurs et l’évolution des exploitations agricoles », introduit Marc Keranguéven, président du Cérafel, lors de l’assemblée générale, jeudi 13 juin à Penvénan (22).

4e mauvaise saison en chou-fleur

Globalement, 2018 est une année très difficile pour de nombreuses cultures. Le périmètre fruits et légumes du Cerafel est marqué par une baisse du chiffre d’affaires de 3,1 %. Les segments majeurs ont tous beaucoup souffert en 2018. « Le chou-fleur, socle de culture en hiver a subi sa 4e mauvaise saison d’affilée », constate Marc Keranguéven. Le chiffre d’affaires est en recul de près de 12 %. Les réductions de surface de 6,6 % subies en 2017/18 et de 6,5 % en 2018/19 pourraient à nouveau se produire les saisons prochaines si la situation ne s’améliore pas, mettant en danger l’équilibre de culture de toute la région. Les tomates ont subi la concurrence étrangère ne permettant pas de valoriser les produits à leur juste valeur sur certains segments. « La tomate grappe et la ronde, jusqu’ici les références de la gamme, ont particulièrement souffert. Les consommateurs s’orientent de plus en plus vers les tomates de diversification », analyse le président du Cerafel.

Gelées tardives en artichaut

Les tendances sont mitigées en cultures de printemps et d’été. La valorisation a été décevante en pomme de terre primeur à cause des conditions climatiques difficiles avec un printemps froid et humide qui a retardé l’entrée en campagne puis un été chaud et sec qui a complexifié les arrachages. Malgré une excellente qualité de produit sur 2018, les artichauts ont présenté un chiffre d’affaires régional en baisse de 15 %. En cause, les températures négatives du mois de mars qui ont fortement impacté la reprise des plants surtout dans le Finistère. « Les rendements en échalote ont été fortement réduits, du fait du retard des plantations. L’offre sur le marché a donc été déficitaire, d’autant plus que la section a contractualisé 20 % de la production cette année. Avec un prix moyen qui dépassera les 1 €/kg, le chiffre d’affaires 2018/19 avoisinera les 20 millions d’euros, ce qui permettra de renflouer les trésoreries des producteurs après plusieurs saisons difficiles. »

Le bio poursuit sa croissance

La section bio de Prince de Bretagne, lancée il y a plus de 20 ans, ne cesse de se développer avec 20 000 tonnes de légumes bio produits en 2018. À ce jour, 92 producteurs sont certifiés bio et 25 sont en cours de conversion. Ils produisent 45 types de légumes différents. Ils seront donc bientôt 117 producteurs bio et produiront près de 30 000 tonnes de légumes. Le potentiel de production est estimé à 37 000 tonnes à l’horizon 2021.


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