Les jeunes bovins valorisent bien l’ensilage de maïs avec une valeur énergétique élevée sans trop d’amidon. - Illustration Bien valoriser le maïs en jeune bovin
Les jeunes bovins valorisent bien l’ensilage de maïs avec une valeur énergétique élevée sans trop d’amidon.

Bien valoriser le maïs en jeune bovin

Pour assurer une bonne ingestion en jeune bovin, l’objectif est d’avoir un ensilage de maïs à 35 % de MS avec 33-34 % d’amidon maximum. La qualité des tiges et feuilles compte aussi.

Pour bien valoriser une ration à base d’ensilage de maïs en jeune bovin (JB), il faudra viser une valeur énergétique élevée sans trop d’amidon. « L’objectif est d’avoir un ensilage à 35 % de MS avec 33-34 % d’amidon maximum. La qualité des tiges et feuilles est un autre paramètre important. Quand elle descend, l’ingestion du fourrage diminue. Et la complémentation avec des céréales augmente alors la teneur en amidon de la ration, avec des risques d’acidose accrus et une moindre efficacité alimentaire. Il est conseillé de ne pas dépasser 38 à 40 % d’amidon dans la ration (base MS) », préconise Alexis Férard, d’Arvalis.

Apport ou pas de fibres

« Avec un ensilage de maïs standard à 0,81 UFV et 30 % d’amidon, la ration type pour un GMQ sevrage-abattage de 1 500-1 600 g/j sera : 4-4,5 kg MS d’ensilage de maïs, 4 kg brut de céréales, 1,2 kg brut de correcteur azoté. L’ajout de fibres sera utile. Avec un maïs pauvre en grain récolté à un stade précoce (même UFV), on peut augmenter de 0,5 kg MS le maïs et réduire de 0,3 kg brut les céréales, sans apport de fibres. Avec un maïs trop avancé (même UFV), le maïs est baissé de 0,5 kg MS, les céréales de 0,3 kg brut et l’apport de fibres est nécessaire à hauteur de 0,7 kg afin de diluer la teneur en amidon de la ration. »

S’agissant de la complémentation énergétique, en moyenne, avec des maïs standards déjà complémentés à hauteur de 0,5 à 4 kg brut de blé/j, l’apport d’1 kg brut de blé supplémentaire augmente le GMQ en vif de 40 à 45 g/j. Apportant plus d’énergie que le blé, le maïs grain humide (MGH) peut aussi être un complément en ration à base d’ensilage de maïs, à mettre entre 2 et 5 kg brut. « Mais un ensilage d’épi complet permet de mieux sécuriser la ration avec des performances identiques. Il faudra prévoir 1 kg brut de plus par rapport au MGH. »

De la rigueur avec les régimes à base de céréales

Les régimes en ration sèche sont à proposer à volonté et permettent souvent des GMQ de 1 700 g/j. « Des transitions alimentaires sont nécessaires sur 5 à 6 semaines pour apprendre aux animaux à se réguler », indique Alexis Férard. Sauf pour le maïs grain, il ne faudra pas distribuer la céréale entière. « L’aplatissage est plus recommandé que le broyage. Pour sécuriser la ration, l’apport de fourrage grossier est indispensable, la paille de blé étant la plus adaptée. Le foin de 1er cycle tardif peut aussi convenir. Ne pas oublier la complémentation minérale et vitaminique, indispensable pour éviter les problèmes de santé. »

Des protéines locales

Pour la complémentation azotée, le conseiller recommande 100 g de PDI/UFV et même 90 g PDI/UFV sur les JB laitiers. « C’est suffisant et ça permet de faire des économie d’azote. » Des essais menés dans les stations d’expérimentation de La Jaillère, des Établières et de Mauron ont permis de valider des performances similaires au tourteau de soja avec de la féverole, du pois ou du lupin. « Le pois et la féverole demandent un broyage grossier ou un aplatissage, en évitant la « farine », pour diminuer le risque acidogène. En lupin, une forme entière est possible, mais un broyage grossier améliore les performances. » Avec ces protéagineux, il convient de soigner les transitions, en respectant des paliers hebdomadaires, et d’amener du foin ou de la paille de bonne qualité.

Et l’engraissement à l’herbe ?

Engraisser les taurillons, y compris de race à viande, à l’herbe est possible. « Mais pour constituer des rations ayant 60 % d’herbe, il faut avoir de la qualité. Plus encombrant, le foin est moins adapté que l’ensilage ou l’enrubannage. L’objectif est de récolter l’herbe tôt pour maximiser les densités énergétique et protéique du fourrage. Pour les graminées, l’optimal est le stade épi 10 cm à début épiaison, pour les légumineuses, du début à la fin du bourgeonnement. Les repousses de 4 à 6 semaines sont également intéressantes », précise Didier Bastien, de l’Institut de l’élevage. « Les essais sur des rations à base d’herbe montrent de bonnes consommations et performances, à même niveau de concentrés qu’en maïs. Mais l’indice de consommation reste plus élevé de 12 à 20 %. » En complémentaire dans du maïs, il faudra viser 30 % maximum d’herbe pour conserver de bonnes performances. Dans une ration sèche (céréales, tourteaux, paille), l’herbe permet de diminuer les céréales et tourteaux sans impacter les performances.


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