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La betterave fourragère : 10 raisons de l’adopter à nouveau

Pendant 3 décennies, la culture de la betterave fourragère a été reléguée au second plan. Elle était victime de la PAC et de la gestion des quotas laitiers qui pénalisaient les taux de matière utile du lait. Depuis peu, les agriculteurs redécouvrent ses multiples intérêts. Ils sont à la fois économiques, zootechniques, agronomiques ou environnementaux. Voici donc dix raisons de redécouvrir ce fourrage appétent et apprécié des animaux.

Productive et performante dans la ration

⦁ La betterave fourragère interpelle déjà par sa productivité, ses valeurs alimentaires, son appétence. Sa productivité oscille de 100 à 120 T par hectare soit plus de 15 T de MS/ha. De plus elle présente des valeurs de 1,15 UFl, 53 g de PDIN et 88 g de PDIE (source tables alimentaires INRA 2007).

⦁ Mais surtout, la betterave fourragère se démarque par sa très faible valeur d’encombrement qui est de 0,6 UEL. C’est essentiel dans l’alimentation hivernale pour l’intégrer dans des rations composées de graminées et légumineuses prairiales sous forme de foin ou d’ensilage et ainsi réduire la consommation d’aliments concentrés.

⦁ Contrairement à ce qu’on peut parfois craindre, la betterave fourragère n’amène pas de germes butyriques. En effet même s’il y a un peu de terre, il n’y a pas de fermentation et donc pas de développement de germes.

Un fourrage moderne pour des animaux sains

⦁ Pendant longtemps, dans les élevages, la betterave fourragère a été synonyme de travail, voire de corvée. Aujourd’hui, du semis à l’auge, la betterave est mécanisable. Avec les variétés monogermes apportées par la sélection, le travail de démariage a été supprimé, en effet une graine ne donne qu’une plantule. D’autre part, la semence est enrobée afin d’avoir la forme d’une perle facile à semer. Cet enrobage peut contenir une protection phytosanitaire ou être simplement composé d’argile pour un usage en agriculture biologique. Pour la récolte, le stockage et la distribution, du matériel classique convient. Les mélangeuses sont aussi utilisables et il est intéressant de noter que malgré de longues minutes de brassage des composants, les vaches trient, mangeant d’abord les morceaux de betteraves !

⦁ Par ailleurs, paroles d’éleveurs : « la betterave fourragère éloigne le vétérinaire ». C’est en effet une plante fraîche distribuée au cœur de l’hiver. Les vaches ont un plus beau poil qui est bien lisse. De plus, la présence de betterave dans une ration améliore sa digestibilité globale. Enfin, les vaches expriment mieux leurs chaleurs.

Une bonne place dans la rotation

⦁ Si on regarde l’aspect agronomique, introduire la betterave dans la rotation diversifie les cultures, mais aussi permet de mieux répartir les pointes de travail, semis et dates de récoltes. Pour simplifier le travail, il est possible de regrouper la production pour plusieurs éleveurs sur une même parcelle. Il faut compter environ 5 ares de betterave fourragère par UGB.

⦁ La betterave fourragère présente aussi un autre atout. C’est une plante bisannuelle. L’année du semis, la plante ne connaît qu’une phase végétative. De ce fait elle est plus apte à résister aux aléas climatiques. En cas de sécheresse ou de forte chaleur, la betterave semble faner. Mais en fait, elle présente une extraordinaire capacité de récupération et de compensation. En zone froide, à climatologie plus contrastée et difficile, la betterave se démarque des autres plantes fourragères.

⦁ Dans les systèmes de production herbagers, le retournement d’une prairie peut générer un risque élevé de pollution par les nitrates du fait de la minéralisation de la matière organique et du lessivage. Les travaux des chercheurs mettent en évidence la forte capacité d’absorption de ces nitrates par la betterave fourragère semée derrière une prairie ainsi retournée. La betterave fourragère peut ainsi limiter le risque environnemental.

⦁ La création de variétés monogermes qui a maintenant 50 ans n’est bien sûr pas le seul progrès qui a été amené par la sélection. Le catalogue des variétés présente ainsi une gamme importante de variétés de betteraves que l’on différentie selon le taux de matière sèche qui va de 12 à 18 %. Enfin, la sélection s’est portée sur la productivité qui n’est plus à démontrer et la résistance aux maladies.

⦁ Pour finir, la betterave fourragère peut se pâturer. Il faut alors choisir une parcelle contigüe à une prairie et envisager le pâturage au fil déplacé quotidiennement du 15 août au 15 octobre. Il faut compter 3 mètres de front sur 2 rangs de betteraves par animal, soit environ 6 m² par vache et par jour ce qui représente 4 à 8 kg de matière sèche. La vache déracine la plante et consomme autant les feuilles que les racines, sachant que la betterave avec ses feuilles, c’est 90 g de PDI !

En conclusion, si ces 10 raisons pour redécouvrir la betterave fourragère n’avaient pas fini de vous convaincre, il faut savoir que les éleveurs qui la cultivent pourront témoigner en vous disant qu’ils ont gagné sur la productivité et la qualité du lait produit, les frais vétérinaires et ont fait des économies de concentrés.

Le site internet betterave-fourragere.org est disponible pour toute information complémentaire et pour vous donner les caractéristiques des variétés. A partir de ce site vous pourrez télécharger directement la brochure « La betterave fourragère de A à Z ». Vous pouvez aussi la commander en version papier à elodie.saumureau@gnis.fr


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