En décembre, Nolann Hany était en stage à la boutique Rosabelle à Châteaubourg (35). Le jeune passionné qui apprécie les périodes passées chez les professionnels prépare un CAP fleuriste en deux ans. - Illustration Nolann a trouvé sa voie au milieu des fleurs
En décembre, Nolann Hany était en stage à la boutique Rosabelle à Châteaubourg (35). Le jeune passionné qui apprécie les périodes passées chez les professionnels prépare un CAP fleuriste en deux ans.

Nolann a trouvé sa voie au milieu des fleurs

Depuis septembre, Nolann Hany s’épanouit en filière CAP fleuriste au lycée du Mené à Merdrignac (22). Avant cela, son parcours a été semé d’embûches à l’école.

Nolann Hany, 16 ans, serait le seul garçon engagé en filière CAP fleuriste en Bretagne. Dans son lycée de Merdrignac, où il est entré en septembre dernier en 1re année, en tout cas, il n’est entouré que de filles. « Cela ne me dérange pas du tout. L’ambiance est très bonne. Nous nous entendons tous bien », rapporte-t-il. Avant de préciser qu’au départ, « c’est vrai, certains ont dit que fleuriste, c’était pour les filles. Mais je n’y ai pas porté attention. L’important, c’est de penser avant tout à moi et mes envies. »

S’accrocher face à la dyslexie

Avant d’accrocher cette formation, son parcours scolaire n’a pas été de tout repos. « L’école et moi, ça faisait deux. Je me suis battu pour en arriver là car j’avais vraiment beaucoup de difficultés. » Lors de son année de 6e, le test d’un orthophoniste révèle que Nolann souffre d’une forme de dyslexie. « J’avais des problèmes de lecture et de compréhension des intitulés, besoin de beaucoup plus de temps que les autres. » Entouré par sa famille et des professeurs du collège qui s’impliquent, l’élève redouble d’efforts. Surtout qu’il a une idée en tête : faire carrière dans l’univers des fleurs. Une histoire débutée par hasard, pour la communion de sa sœur. « J’avais 11 ans. Pour décorer les tables, j’ai accompagné ma marraine très créative et réalisé une petite composition. Les invités ont apprécié. Un déclic. » La naissance d’une passion. Par la suite, Nolann devient très attentif aux travaux des fleuristes et pousse les portes des boutiques des alentours. Et ne rate pas une occasion de proposer ses services pour chaque occasion festive comme les mariages par exemple.

Un stage de 3e mis à profit

Après avoir cherché en vain une formation de fleuriste autour de Rennes, le garçon tombe sur le lycée du Mené à Merdrignac. En 4e, il s’y rend lors d’une porte ouverte. « Ce jour-là, il n’y avait pas de commande de fleurs, mais au contact des professeurs, j’ai compris que c’était ce que je voulais faire. » L’année suivante, il participe à une nouvelle porte ouverte mais aussi à une journée d’intégration, « une vraie journée de lycéen », pendant laquelle il touche du doigt l’art floral. Surmotivé, le collégien effectue ensuite son stage de découverte de 3e chez Rosabelle, à Châteaubourg (35), une boutique proche de chez lui. « En quelques jours, j’ai beaucoup progressé en termes de connaissances sur les fleurs. J’ai appris à les mettre à l’eau et les bases pour associer formes et couleurs dans les compositions. J’ai vu le camion d’un fournisseur de Hollande… » Images fondatrices restées gravées dans son esprit.

Pour l’adolescent « plutôt manuel », il ne restait qu’à améliorer son dossier pour entrer à Merdrignac. Son entourage qui l’a soutenu rapporte combien il a été « courageux », comment il n’a « jamais lâché ». Encouragé par ses professeurs, Nolann était pourtant stressé en début de classe de 3e. « J’ai beaucoup révisé pour le brevet grâce à des vidéos sur Internet qui expliquaient les choses… » Il décroche finalement une « mention assez bien » avant d’être accepté en CAP fleuriste. « Je suis hyper heureux : j’ai enfin trouvé ma voie. Et je remercie tous ceux qui m’ont aidé. » Au lycée du Mené, il apprécie ses nouveaux enseignants, « géniaux et à l’écoute », et s’épanouit. On ne s’étonnera pas que l’art floral est sa matière préférée. « Nous apprenons les noms des fleurs, des techniques pour faire des bouquets, créer des compositions. Malheureusement, nous n’avons que quatre heures de travaux pratiques par semaine. J’aimerais en apprendre tout de suite davantage », regrette le passionné.

Devenir fleuriste à l’étranger

Pendant les stages, Nolann Hany se sent comme un poisson dans l’eau. Pour sa 1re année de CAP, il a déjà passé deux séjours en boutique : en octobre, chez Ty Fleurenn à Vitré (35) et en décembre, chez Rosabelle à Châteaubourg (35). « J’adore ces moments à apprendre des choses magnifiques. Chaque fleuriste a sa manière de soigner sa vitrine, d’accueillir les gens, son style pour réaliser des compositions qui répondent aux attentes des clients. C’est passionnant. » La soif d’apprendre ne quitte pas le jeune observateur. « Je n’aime pas trop lire mais il m’arrive de feuilleter des ouvrages sur l’art floral. Je préfère suivre des profils Instagram de fleuristes… Et m’entraîner en réalisant des bouquets à la maison. » Nolann ne perd pas de vue son CAP. En 2e année de CAP, il aimerait faire un stage à l’Élysée. Puis, après son diplôme, poursuivre deux ans, peut-être par un Brevet professionnel (BP) en apprentissage. Avant de réaliser son rêve : « Ouvrir ma propre boutique, peut-être même en Angleterre ou en Hollande… »


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