Alexandre Armel et Véronique Le Floc’h devant la Commission européenne à Bruxelles. - Illustration Partis défendre les filières bovines à Bruxelles
Alexandre Armel et Véronique Le Floc’h devant la Commission européenne à Bruxelles.

Partis défendre les filières bovines à Bruxelles

Jeudi 8 novembre, deux représentants de la Coordination rurale ont été reçus dans les murs de la Commission européenne à Bruxelles.

« Nous sommes allés à Bruxelles défendre l’élevage français dans le contexte européen », expliquent Véronique Le Floc’h et Alexandre Armel, respectivement présidents des sections lait et viande du syndicat. « Montrer aux responsables de la Commission européenne que la Pac actuelle fait fausse route en étant plus économique qu’agronomique. »

Attente de prix, besoin de primes

Les deux Français ont insisté sur la nécessité d’un rééquilibrage des productions : « Nous constatons une céréalisation de notre pays et de l’Europe, au détriment de la production de protéines et de l’élevage. Beaucoup trop font le choix de quitter les filières bovines. Même la viande n’attire plus. » En Belgique, les syndicalistes ont, entre autres, rencontré l’Italienne Elisabetta Siracusa, cheffe adjointe au cabinet du commissaire à l’agriculture Phil Hogan, en charge du dossier Pac. Tout en martelant son slogan « Des prix, pas des primes », Véronique Le Floc’h a pointé les 10 dernières années où « les aides de la Pac ont pesé pour 150 à 180 % du revenu moyen des producteurs de viande. Depuis quelques années, en lait, c’est le même constat. » Dans des marchés mondialisés et ouverts, la Finistérienne a insisté sur « l’exception agriculturelle » et l’importance des soutiens financiers aujourd’hui qui contribuent non seulement au revenu, mais aussi à une « 2e mission », l’attractivité permettant le renouvellement des générations.

Après avoir remis son rapport de 54 pages qui parle par exemple de l’export comme opportunité seulement s’il est bien valorisé et rémunérateur pour le producteur, Véronique Le Floc’h ne se voile pourtant pas la face. « Nous avons bien senti chez les responsables de la Commission un esprit ultralibéral. Ils ne veulent pas de régulation, veulent poursuivre leur politique et ont souvent une réplique toute prête. De leur point de vue, chaque chose produite trouve un débouché… Pour nous, les excédents de lait des dernières années ont créé des stocks pesants et du dumping sur l’Afrique où, en 10 ans, nous avons exporté deux fois plus de poudre. »
Les syndicalistes ont aussi noté que, face aux enjeux climatiques, les fonctionnaires de Bruxelles s’attendent à une baisse progressive des effectifs et de la consommation de produits animaux. « Tout en voulant donner le sentiment qu’ils nous défendent au mieux, ils voient clairement l’élevage diminuer en Europe induisant naturellement une baisse des gaz à effet de serre… »


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