“Remettre l’herbe au menu des vaches”

Au Gaec de la Granville à Lannebert (22), le choix d’outils adaptés facilitent le travail au quotidien. À découvrir vendredi 22 juin dans le cadre d’Innnov’Action.

Entré en marche arrière sur le couloir d’alimentation de la stabulation des laitières, Jérémy Le Voguer, salarié, entame la distribution d’herbe en vert. Un repas frais pour les vaches, après la traite du matin, avant de ressortir pâturer. Dans le volume d’herbe tombé devant les animaux, on distingue également un peu d’ensilage de maïs. « Cette remorque autochargeuse est un outil incontournable du quotidien. Nous affourageons en vert huit à neuf mois par an », explique le jeune homme. Par exemple, cette année, la fauche n’a été arrêtée qu’entre le 2 janvier et début mars. « En temps de travail, comme les parcelles les plus éloignées sont à 2,5 km, récolter 5 t d’herbe en brut réclame entre 15 et 30 minutes par jour. » La faucheuse frontale de 3,2 m de large à l’avant du tracteur joue en faveur d’un chantier rapide.

[caption id=”attachment_35501″ align=”aligncenter” width=”720″]Jean-Michel Jeffroy, éleveur  à Lannerbert (22), entouré de Bastien  Le Quéré et Jérémy  Le Voguer, salariés.  Jean-Michel Jeffroy, éleveur à Lannerbert (22), entouré de Bastien Le Quéré et Jérémy Le Voguer, salariés.[/caption]

Petits chantiers d’ensilage d’herbe

« L’objectif sur l’atelier est de remettre au maximum l’herbe au menu du troupeau, en gardant le maïs comme sécurité pour l’hiver », poursuit son employeur, Jean-Michel Jeffroy, producteur de lait à Lannebert. Pour ce faire, pâturage et affouragement en vert depuis 8 ans sont associés en fonction des surfaces accessibles (15 ha), de la pousse de l’herbe, de la qualité et de la portance des sols. « Nous faisons régulièrement le tour des parcelles pour nous adapter en permanence. » Surtout, depuis 3 ans, l’autochargeuse Schuitemaker de 35 m3 a apporté beaucoup de souplesse. « À la belle saison comme en hiver, elle permet de préparer en une seule fois la ration pour 100 vaches. Plus besoin de faire tourner une mélangeuse : par-dessus l’herbe en vert, on rajoute plus ou moins d’ensilage selon la saison et du maïs épi, un produit facile à gérer qui favorise le maintien de l’état des animaux en système pâturant. C’est très simple », explique le Costarmoricain. « Cette machine nous apporte également beaucoup d’autonomie pour l’ensilage d’herbe. Nous pouvons récolter au moment voulu, se lancer dans de petits chantiers… À chaque fois, nous débâchons le silo pour rajouter une couche de fourrage. » La luzerne (8 ha), d’abord récoltée en foin, est aujourd’hui ramassée, « au bon stade », exclusivement en vert également grâce à l’outil.

Si le coût de l’affouragement en vert est parfois pointé, Jean-Michel Jeffroy relativise : « Dans une démarche globale, cette technique peut faire la différence ». Chez lui, le coût alimentaire était de 69 € / 1 000 L en 2016 – 2017 (clôture en septembre) pour un niveau d’étable à 7 300 kg de lait par vache et par an. « Et puis, on ne le dit pas assez, mais l’affouragement a un effet bénéfique sur la santé et le métabolisme des vaches. Les frais vétérinaires se situent à 6 € / 1 000 L sur les 5 dernières années. »

Détection des chaleurs et de la rumination

Si l’alimentation est gérée de manière collective à l’échelle du troupeau (pas de complémentation à l’animal), le logiciel de suivi installé au moment de la rénovation de la salle de traite permet une approche à la vache. « Grâce à l’identification individuelle en salle de traite, aux compteurs à lait, aux colliers de détection des chaleurs et de mesure de la rumination, nous récupérons tous les jours des données. » Cela permet d’être très réactif : par exemple, dès que l’éleveur constate « une petite baisse de lait », il peut corriger la ration. « J’adapte désormais davantage mon management à la vache, comme la durée de tarissement par exemple. Je me sens plus proche de mon troupeau grâce au logiciel. Sur l’ordinateur, en un clic, je peux programmer le tri d’un animal pour un soin ou pour le tarir. »

Vendredi 22 juin, de 10h 30 à 17 h, l’équipe du Gaec témoignera sur la cohérence du système de production et l’importance de ces outils qui facilitent la vie de tous les jours.

31 portes ouvertes

L’opération Innov’Action des Chambres d’agriculture de Bretagne propose cette année 31 fermes ouvertes (lait, viande bovine, aviculture, porc, cultures, légumes, bio…) du mardi 19 au vendredi 22 juin. Programme détaillé à découvrir dans le dernier Paysan Breton (page 6) ou sur internet : www.innovaction-agriculture.fr/bretagne/


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