Le 19 juin 1976 : Analyse agronomique de la sécheresse

Dans les archives de Paysan Breton :

(Rapport de la hauteur des précipitations à la normale, période 1931-1960)

La sécheresse qui sévit sur une grande partie de la France et ses conséquences agronomiques sont analysées actuellement par le Service technique d’étude des facteurs climatiques de l’environnement de l’Inra. Les données climatiques recueillies par ce service, associées à celles fournies par la Météorologie nationale avec laquelle l’Inra travaille en étroite collaboration, permettent d’évaluer, à l’échelon national l’ampleur d’un accident climatique. À propos de la sécheresse actuelle, un relevé de la pluviométrie en France, de décembre 75 à avril 76, permet de préciser et de chiffrer le déficit en eau qui touche surtout l’Ouest de la France et les Alpes du Nord (voir carte). La Bretagne et le département de la Manche sont les plus concernés. La hauteur de pluie ne représente que 45 % de la hauteur normale, ce qui correspond à un manque d’eau moyen de 2 millions de litres à l’hectare.

Répercussions :

  • Du point de vue hydrologique, les nappes phréatiques, et par conséquent les réserves en eau, ont subi des diminutions importantes et il semble difficile qu’elles puissent rapidement se reconstituer et atteindre leur niveau normal, même si le mois de juin et les mois suivants ont une pluviométrie excédentaire. Les répercussions en Bretagne et en Normandie sont graves car les nappes phréatiques y sont peu importantes et un déficit, même momentané, a des répercussions immédiates.
  • Du point de vue agronomique, la croissance et le développement des plantes semées à l’automne sont freinés, les semis de printemps lèvent irrégulièrement.
  • Les fourrages (prairies temporaires et permanentes) accusent un arrêt de croissance au moment où celle-ci devrait être très active, d’autant que le mois d’avril a été très froid.
  • Les colzas, dont les besoins en eau au moment de la floraison sont élevés, souffrent. Les orges d’hiver sont de plus attaquées par un virus dont la manifestation a été favorisée par les conditions climatiques. En Bretagne, les artichauts auront un retard à la récolte, et un déficit de production apparaît inévitable.
  • D’autre part, la levée du maïs et de la betterave dans le nord de la France, dans l’ouest et le Bassin parisien, est médiocre.
  • L’orge de printemps, dont l’enracinement est encore peu profond, résiste mal. Cependant, la sécheresse ayant limité la propagation de certaines maladies parasitaires, l’état sanitaire, notamment des céréales, est bien meilleur que celui des années précédentes.

Le service technique d’études des factures climatiques de l’environnement (STEFCE) a été créé il y a cinq ans pour répondre aux besoins des chercheurs de l’Inra en matière de données climatiques au niveau des domaines expérimentaux. En vue d’une exploitation agronomique, ce service centralise les observations climatiques recueillies par les quelque cent postes météorologiques des stations Inra dont beaucoup existent depuis plus de vingt ans.


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