Pâturage plat unique début mai

Depuis 2015, les quatre associés du Gaec de Kernan sont en transition vers un système herbager économe en intrants.

En 2014, avec la fin annoncée des quotas, les associés du Gaec de Kernan, à La Croix-Helléan (56), ont augmenté la production. En 2015, malgré le volume produit, la baisse du prix du lait a impacté leurs revenus et les a amenés à réfléchir aux moyens de les maintenir, voire de les améliorer.

Réduire les charges et gagner en autonomie

Ils ont donc décidé d’implanter les 38 ha accessibles aux laitières en herbe et d’aménager leur parcellaire pour le pâturage tournant. « Car, si nous ne maîtrisons pas le prix du lait, nous avons comme levier la maîtrise de nos charges et de l’autonomie alimentaire du troupeau. » En 2016, des surfaces éloignées, habituellement en cultures, sont aussi mises en herbe pour le pâturage des génisses, taries ou la fauche. Puis, en 2017, ils démarrent une conversion à l’agriculture biologique (AB).

« Ce n’était pas l’objectif de départ, nous voulions avant tout gagner en autonomie et maîtriser la gestion de l’herbe. Jusqu’en 2016, cela nous semblait être un pas trop grand à franchir. Mais notre évolution en système herbager fait que cela nous a paru plus simple en 2017. » Ils sont passés de 120 VL à 9000 L/VL/an produits avec 2 t d’aliment acheté/VL/an en 2014 à 150 VL à 6 000 L/VL avec 150 kg d’aliment acheté /VL/an en 2017.

Être patient et réactif

Depuis le 10 avril, la pousse a vraiment démarré et est importante. « Avec l’eau tombée et les températures qui montent, il y a un bon potentiel. Nous sommes confiants. » Les 125 VL traites sont dehors nuit et jour depuis le 16 avril. Elles ont encore 5 kg MS de maïs ensilage par jour en plus du pâturage et produisent 20 kg/VL/j de lait. Le Gaec a un stock de maïs de 2016 que les associés veulent finir d’ici fin avril. L’objectif est d’être au pâturage plat unique début mai, avec 1-2 kg de foin à disposition, et de maintenir la production. Toutes les taries et grandes génisses sont au pâturage respectivement depuis mi-mars et le 11 avril. Il reste les petites de 6 à 12 mois à habituer au fil et à mettre dehors. « Cette année, nous testons les vaches nourrices : elles sont 6 au pâturage avec 18 veaux. »

Il reste aussi à finaliser l’arrivée d’eau sur les divers îlots pâturés par les animaux avec des tuyaux de 32 mm de diamètre, pour avoir un débit adapté à la taille du troupeau. Le temps serait propice à des premières fauches mais les associés ont choisi d’attendre après le 5 mai et la fin de leur conversion AB pour que ces stocks soient certifiés : « Notre choix d’une conversion en 18 mois complique un peu la gestion des stocks ce printemps. » La période pluvieuse a aussi perturbé les semis : des surfaces prévues en céréales n’ont pu être semées et vont passer en maïs, des parcelles prévues en maïs sont gorgées d’eau et sont encore en herbe pour l’instant et 12 ha de prairies sont à implanter sous couvert d’avoine ou de céréales de printemps d’ici fin avril.

Fermeture du silo de maïs

[caption id=”attachment_34526″ align=”aligncenter” width=”720″]Avec la pousse du moment, la majorité des éleveurs avec  plus de 30 ares accessibles peuvent fermer le silo de maïs. Avec la pousse du moment, la majorité des éleveurs avec plus de 30 ares accessibles peuvent fermer le silo de maïs.[/caption]

La fermeture du silo de maïs permet de diminuer le coût alimentaire, de gagner du temps et d’optimiser le pâturage, car les vaches ne sont pas en situation de choix. Selon la surface accessible par vache et le contexte pédoclimatique, la fermeture peut durer de 2 à 6 mois.  Pour pouvoir fermer le silo, deux conditions doivent être réunies : • Disposer d’au moins 25-30 ares accessibles par vache de pâturage, • Avoir entre 10 et 15 jours d’avance au pâturage, soit les 3 prochains paddocks à environ 12 cm (mesure herbomètre). À cette période, la pousse de l’herbe doit couvrir les besoins journaliers du troupeau. Par exemple, si les besoins du troupeau sont de 800 kg MS/jour avec 20 ha accessibles, la pousse doit être de 800/20 = 40 kg de MS/jour/ha.

Contact : Civam AD 56 : 07 85 26 03 02

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En zone humide

La ration était composée de foin, mélange céréalier et déchets de pommes de terre et pâturage la nuit. Depuis 10 jours, la pousse de l’herbe a explosé : j’ai arrêté le mélange céréalier il y a une semaine, pour préparer la transition alimentaire. Le 20 avril, j’ai démarré le 1er tour : les vaches sont au pâturage jour et nuit, en plat unique. Elles produisent 20 kg de lait. Je suis confiant, il y a beaucoup de stocks sur pied : j’estime que j’ai 30 jours d’avance au pâturage. Les génisses et les taries sont sorties aussi pour déprimer des parcelles de fauche, mais elles se font déborder par l’herbe, je vais devoir faire une coupe d’enrubannage.
Cédapa : 02 96 74 75 50Mathieu Le Fustec Plouaret (22)

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En zone humide

Après toute cette pluie, la reprise du pâturage se passe plutôt bien avec l’arrivée de la chaleur. L’herbe qui pousse est de qualité. Les 60 vaches laitières sont au pâturage jour et nuit, depuis le 10 avril dernier. Elles entament le 2e tour de pâturage. Elles disposent également de foin à l’auge pendant la traite. Désormais, elles ne reçoivent ni concentrés, ni minéraux. La production laitière se maintient à 17 kg par VL, avec un TP à 37,6 et un TB à 46,2. Toutes les génisses (petites et grandes) sont dehors, il n’y a plus d’animaux en stabulation. Il me reste une dizaine de rounds en stock et 25 t de MS de foin dans le séchoir.
Civam 29 : 02 98 81 43 94Pierre Queniat, Guerlesquin (29)

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En zone intermédiaire

Malgré la pluie qui a continué jusqu’à début avril, les vaches sont sorties tous les jours quelques heures. Nous complétions la ration avec 5 kg de MS d’enrubannage (40 bottes achetées fin mars)  et 5 kg de maïs. Depuis le 9 avril, les vaches sont dehors nuit et jour et en pâturage plat unique depuis le 16. La production est passée de 18 kg (TP : 32, TB : 41) à 21 kg. Après le déprimage, nous entamons le 2e tour. On pâture l’herbe en fonction de la pousse : pour l’instant, les vaches ne restent qu’un jour par paddock. Les génisses sont sorties depuis le 7 avril sur un îlot au loin. Cela fait du bien que la saison démarre enfin ! Adage 35 : 02 99 77 09 56Christophe Mellier, Essé (35)


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