L’inconnue du prix de revient

La section costarmoricaine de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole proposait un double état des lieux à l’occasion de son assemblée générale annuelle. Après un zoom sur le développement agricole du CMB dans le département, était proposé un point sur les États généraux de l’alimentation. Les années se suivent et, à la grande satisfaction d’Anne-Françoise Trébéden, présidente de la section costarmoricaine de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole (CBCMA), se ressemblent beaucoup pour le Crédit Mutuel de Bretagne. Dans les Côtes d’Armor, premier département agricole de France, le CMB conforte ainsi ses positions et son statut de partenaire de référence de l’agriculture. Et c’est là la plus belle des reconnaissances pour le travail mené sur le terrain conjointement par les équipes de spécialistes du Crédit Mutuel de Bretagne et les administrateurs bénévoles de la Caisse de Bretagne, tous professionnels de l’agriculture. Un binôme « salarié-élu » qui constitue une véritable force puisqu’il est le garant d’un ancrage dans la réalité d’un métier en évolution constante. Forte de cette volonté d’être toujours en phase avec les mutations de la profession, la section costarmoricaine de la CBCMA a choisi cette année de convier Nathalie Le Drezen, chargée d’études économiques à la Chambre d’agriculture, pour un point sur les États généraux de l’alimentation. Lancés par le président de la République en juillet dernier, ces EGA avaient notamment pour objectif de rétablir une juste rémunération des producteurs et de mieux prendre en compte les demandes des consommateurs. Une attente de concret Les travaux menés dans les divers chantiers et ateliers, les débats organisés en région ainsi que la consultation publique organisée sur Internet ont finalement débouché sur un projet de loi présenté en Conseil des ministres, le 31 janvier 2018, par Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture. Mais, depuis cette date, le dossier semble achopper sur un écueil. « Tout le monde s’accorde sur le fait que les produits agricoles doivent monter en gamme et que le producteur puisse obtenir la part qui lui revient dans la plus-value ainsi générée. En revanche, il est particulièrement difficile de déterminer un prix de revient pour des secteurs comme la production laitière où il y a d’importantes variations suivant les éleveurs. Le nœud du problème est là ! » À l’issue de la présentation, la discussion s’est engagée avec la salle. Et le débat a démontré que les traductions dans la loi des conclusions des États généraux de l’alimentation étaient très attendues. Dernier rebondissement en date dans ce dossier : l’adoption la semaine passée d’un amendement à la loi alimentation. À l’initiative de Jean-Baptiste Moreau, éleveur et député (LREM) de la Creuse, cette nouvelle disposition sort les produits agricoles et alimentaires du cadre des négociations commerciales annuelles, prévu par la loi de modernisation de l’économie. Une mesure surprise qui rebat les cartes.

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