En 2018, Christophe Mellier démarre avec son nouveau système  herbager, après une phase de transition de trois ans durant laquelle il a appris « à valoriser l’herbe et à ne pas la voir comme un bonus ». - Illustration Un volume de lait dicté par le système herbager
En 2018, Christophe Mellier démarre avec son nouveau système  herbager, après une phase de transition de trois ans durant laquelle il a appris « à valoriser l’herbe et à ne pas la voir comme un bonus ».

Un volume de lait dicté par le système herbager

Christophe et Charlotte Mellier, à Essé (35), ont limité le litrage de lait vendu en se basant sur le lait produit par la production fourragère, pour optimiser leurs coûts de production.

Christophe et Charlotte Mellier sont installés à Essé (35) depuis respectivement neuf et six ans sur la ferme des parents de Christophe. D’une ferme conventionnelle « traditionnelle », le couple s’est lancé dans un système de plus en plus intensif notamment du fait de la rallonge de quota dont a bénéficié Charlotte Mellier à son installation. « On était à 20 ha de maïs pour 43 ha de SAU et les vaches pointaient à 10 000 L par hectare. » Au bout de 3 ans : les coûts de production explosaient et une situation financière critique les incitait à appuyer sur le frein pour réfléchir.

Se rassurer pour avancer

[box type=”shadow” align=”alignright” class=”” width=”300px”]L’exploitation : 58 ha de SAU, 50 laitières Prim’Holstein, 2 UTH, En conversion bio, 427 000 litres de référence, 300 000 litres produits, 20 ha pâturés (bientôt 35 ha), Coût alimentaire de 96 €/ 10 000 L en 2016.[/box]En 2014, ils se font accompagner par l’Adage pour modéliser différents scénarios de changement de système, avec deux facteurs limitants : leurs 43 ha et leur bâtiment de 50 places. « L’objectif est de dimensionner la ferme à la capacité de production de nos terres, pour arrêter de produire avec une surface externalisée qui coûte très cher ». Ils calculent ainsi le lait qu’ils sont capables de produire en système herbager. L’objectif qu’ils se fixent est de 300 000 litres, soit 130 000 L de moins que leur quota. Commence alors un travail de planification pour changer le système et implanter des prairies en trois ans. Un programme qui rassure et donne de la lisibilité, même si le passage à l’herbe ne change pas tout et que le prix du lait reste trop bas pour assurer au couple une situation financière stable.

Un système herbager qui se met en place

Depuis 2017 et la fin de leur programme d’implantation de prairies (ils n’ont plus que 7 ha de maïs), le couple a récupéré 15 hectares supplémentaires, ce qui leur permet de faire plus de lait, et d’être plus sereins pour vivre à deux sur la ferme. En 2018, ils démarrent leur première année après cette phase de transition où ils ont appris « à valoriser l’herbe et à ne pas la voir comme un bonus ». Les vaches sont à l’herbe depuis le 19 février (elles ne sont rentrées que 4 semaines pendant les fortes pluies). Ils continuent à distribuer la ration d’hiver (8 kg de maïs et 8 kg d’ensilage d’herbe), mais espèrent pouvoir diviser le maïs par deux rapidement si l’herbe pousse bien.

L’objectif pour l’année prochaine est de faire plus d’ensilage d’herbe pour ne donner que 4 kg de maïs l’hiver. Mais, pour l’instant, l’agriculteur est satisfait : « Les vaches sont à 18-20 kg de lait par jour avec un TB à 42 et un TP à 32. On a bien remonté en litrage et en taux depuis janvier. » En décembre, la ration était différente et, selon lui, le mélange céréalier (féverole / pois/vesce/triticale) qu’il donnait à la place de l’ensilage d’herbe était trop fibreux, pas assez énergétique pour faire du lait. « Je garderai ce mélange pour les génisses la prochaine fois ». Seule crainte : manquer de stock avant la période de pousse de l’herbe. « Je sais que c’est le jeu, mais cela me fait encore un peu peur », se confie l’éleveur.

Adage : 02 99 77 06 56

Le déprimage, une étape clé

[caption id=”attachment_33290″ align=”alignright” width=”200″]Débuter le déprimage dès que la portance  le permet. Débuter le déprimage dès que la portance le permet.[/caption]

L’étape du déprimage est indispensable pour débuter la saison. Il permet d’induire une pousse d’herbe de qualité et de nettoyer l’herbe d’hiver. Ce 1er tour de pâturage est également bénéfique au niveau économique : le peu d’herbe consommée est autant de stock de fourrages et de concentrés azotés économisés. Dès que la portance le permet, débuter le déprimage mais en suivant quelques règles :
• Faire pâturer dans des paddocks déjà en place créera un décalage de pousse d’herbe et facilitera la gestion lors de la pleine pousse au printemps.
• Tout paddock entamé doit être terminé, bien rasé pour éviter les refus aux tours suivants.
• Essayer de passer dans toutes les parcelles avant la pleine pousse. Il faut alors ajuster la date de mise à l’herbe et la quantité distribuée à l’auge. Et n’oubliez pas de noter toutes ces dates dans le planning de pâturage ou le patur’agenda 2018.

[su_row]

[su_column size=”1/2″]

En zone intermédiaire
Les 4 associés du Gaec de Kernan cultivent 182 ha dont 145 ha en herbe et 37 ha de cultures, et élèvent 150 Prim’Holstein et la suite. Au printemps, 4 ha seront semés en maïs, 33 ha en méteils (orge-pois ou triticale-féverole) et 8 ha de prairies sous couvert d’avoine. 38 ha sont accessibles et implantés en herbe pour 125 laitières en production en moyenne. Les 142 VL traites, dont 17 à réformer cette semaine, produisent 20,5 kg/VL (TB : 45, TP : 30,5). Cet hiver, leur ration est composée de 2 kg MS de maïs ensilage, 2 kg MS de maïs épis, 15 kg d’ensilage d’herbe et 500 g de féverole. La mise à l’herbe a été faite le 10 février pour le déprimage et nettoyer les pâtures.
Civam AD 56 : 07 85 26 03 02

Frédéric Maray, La Croix-Helléan (56)

[/su_column]

[su_column size=”1/2″]

En zone humide
Nous sommes installés en couple sur 86 ha, à Plouaret (22), en bio, avec 64 vaches laitières et 8 ha de pommes de terre. Suite aux précipitations importantes (365 mm entre décembre et janvier), les vaches ne sont pas sorties de l’hiver. Elles ont eu de l’enrubannage et du mélange céréalier (80 % épeautre, 10 % pois, 10 % avoine) pour une production laitière de 18 kg par jour. Le 20 février, le pâturage de jour a démarré sur les parcelles les plus portantes : l’objectif est de déprimer les 65 ares accessibles par vache assez vite, en effet les hauteurs d’herbe sont plus élevées que d’habitude en raison de l’hiver doux et de l’absence de pâturage hivernal.
Cedapa : 02 96 74 75 50

Mathieu Le Fustec, Plouaret (22)

[/su_column]

[/su_row]

En zone humide
Aux confins du Trégor et des Monts d’Arrée, à Guerlesquin, je suis installé avec mon père depuis 2007. Nous conduisons un troupeau de 60 Normandes en race pure, sur 100 ha, en agriculture biologique (depuis 2013). 15 à 18 ha sont consacrés aux céréales, le reste de la surface étant en prairies (dont 57 ha sont accessibles aux vaches laitières). Après les pluies abondantes (600 mm depuis début décembre), les vaches ont commencé le déprimage des prairies la semaine dernière. En plus de l’herbe pâturée, on leur distribue 10 kg MS de foin séché en grange et 2 kg de maïs écrasé. La production de lait est de 16 L/ VL avec un TB à 44,3 et un TP à 34,9.
Civam 29 : 02 98 81 43 94

Pierre QUENIAT, Guerlesquin (29)


Tags :
Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article