Science inexacte

Qui croire ? Régulièrement, la communication permet de maquiller la vérité pour engranger des profits, servir une idéologie ou auréoler des ego. Le fait est commun en politique, en économie, mais touche aussi la science qui a pourtant la réputation de faire sa propre police. Ainsi, pendant des années, le monde scientifique de la nutrition, notamment aux États-Unis, n’a pas voulu remettre en cause le consensus sur le danger d’un régime riche en graisses sous prétexte que les Américains étaient gros et diabétiques.

Or, explique Gary Taubes, journaliste scientifique, cette opinion qu’un régime riche favorise l’obésité et les troubles cardiaques « s’appuie sur des données scientifiques des plus fragiles ». Pendant des années, cette fragilité des preuves a profité par ricochet au lobby des oléagineux pour inciter les consommateurs à remplacer le beurre à 81 % de matière grasse par de l’huile à 100 % de matière grasse. Trop fort ! En juillet 2016, une méta-analyse venait enfin contredire cette « croyance ». Désormais, il ne faut plus avoir peur des graisses saturées. Mieux, les personnes qui mangent le plus de graisses vivraient plus longtemps… Selon une enquête menée en 2010, 71 % des chercheurs interrogés pensent qu’il est possible « de manipuler ou fausser les mesures ».

Car, en science, comme dans les autres secteurs, la compétition règne. Et aller dans le sens du vent est toujours moins laborieux et plus lucratif que de lutter face au vent. Un jour, apprendra-t-on, par exemple, que pour mieux valider la thèse du réchauffement climatique, des climatologues ont supprimé toute trace de l’optimum médiéval, période chaude pendant laquelle les Vikings ont colonisé le Groenland, le pays vert ? Communication, quand tu nous tiens…


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