agrobio35-destruction-couvert04 - Illustration Les aides bio maintenues en 2018 en Bretagne : un choix ambitieux

Les aides bio maintenues en 2018 en Bretagne : un choix ambitieux

Malgré des disponibilités budgétaires encore en partie incertaines pour 2018, la Région Bretagne, gestionnaire du 2e pilier de la PAC, et ses partenaires financiers, ont fait le choix de maintenir ouvertes les aides bio et une partie des mesures agro-environnementales.

Une décision ambitieuse, saluée par le réseau GAB-FRAB. « Nous aurions souhaité que les plafonds des aides CAB et MAB et la durée des engagements restent inchangés. Mais la Bretagne choisit de relever le défi de la bio et de ne pas freiner son développement, c’est positif. La bio apporte une réponse cohérente aux questionnements profonds du modèle conventionnel. Son maintien et son développement méritent d’être soutenus, et c’est le choix qu’ont fait les autorités régionales », souligne Julien Sauvée, éleveur bio à Melesse et vice-président de la FRAB.

Si la réglementation prévoit un processus de certification de deux à trois ans avant de pouvoir obtenir le label AB, il faut en réalité techniquement et économiquement cinq à dix ans pour trouver un équilibre global sur la ferme. C’est la raison d’être de l’aide Conversion à l’Agriculture Biologique, qui vise à soutenir les fermes ayant décidé de sauter le pas dans ce processus. La CAB est donc maintenue avec un engagement de 5 ans, malgré un plafond diminué à 15 000€.

Les fermes bio rendent à la société un panel de services environnementaux, mais aussi sociétaux et sanitaires. Le réseau GAB-FRAB défend l’aide Maintien en Agriculture Biologique (MAB) comme une rémunération de reconnaissance : « Nous défendons la MAB, qui constitue pour nous une reconnaissance des services rendus à la société par les fermes bio : création d’emplois, protection de la qualité de l’eau, biodiversité, réduction de l’exposition aux pesticides… Malgré un engagement réduit à un an et un plafond abaissé à 7500€, la région a entendu nos arguments et a conservé cette aide pour 2018 », explique Julien Sauvée.

Cependant, les incertitudes budgétaires persistent, en particulier au niveau national : les arbitrages sur la répartition du transfert du 1er pilier vers le 2ème pilier de la PAC, consacré au développement rural sont toujours en discussion. La Bretagne pourrait être lourdement pénalisée si le gouvernement ne privilégiait pas les aides bio et les MAE lors de ce transfert. Maintenir ce niveau d’ambition en Bretagne en 2019 et 2020 pourrait alors s’avérer bien plus compliqué.

« Allons plus loin : l’agriculture biologique est plébiscitée par les consommateurs comme par les produc- teurs, puisqu’en 2017, 1 installation sur 3 s’est faite en bio en Bretagne. Nous avons désormais besoin pour la Bretagne d’un plan de développement de la bio ambitieux, assorti de financements adéquats, afin d’at- teindre les 20% de la SAU en bio en 2022 que le réseau FNAB défend. »


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