Yann Yobé, paysan-boulanger à Saint-Alban, et Claire Orieux, maraichère de Tréméreuc, respectivement administrateur et présidente du Gab 22. - Illustration “Faire la bio de demain”
Yann Yobé, paysan-boulanger à Saint-Alban, et Claire Orieux, maraichère de Tréméreuc, respectivement administrateur et présidente du Gab 22.

“Faire la bio de demain”

Mercredi 14 mars, les adhérents du Groupement des agrobiologistes des Côtes d’Armor (Gab 22) se sont retrouvés à Langueux pour leur assemblée générale.

Aussi bien au niveau départemental qu’au niveau national, deux dossiers préoccupent les producteurs bio. « Face à l’explosion de la demande, de profonds changements s’opèrent : appétence massive de la grande distribution, vague de conversion d’exploitations, entrée dans la danse de poids lourds de l’agriculture conventionnelle… Comment s’assurer de garder la maîtrise de la production ? Que ce développement passe par nous ? », s’interrogent Claire Orieux, présidente, et Yann Yobé, administrateur du Gab 22, structure qui représente d’une certaine manière les acteurs historiques du mouvement. Si Biolait sur le secteur laitier a su se rendre incontournable en concentrant suffisamment de parts de marché, la crainte existe pour d’autres filières.

Même les deux responsables citent des dossiers récents qui vont dans le bon sens : « Leclerc qui cherchait de la viande bio est passé par Bretagne Viande Bio en acceptant les conditions du groupement. Le groupe Picard désire valoriser du bio local et s’est rapproché de la Fnab… » Des questions débattues avec passion lors de cette assemblée générale en présence d’un responsable technique de l’organisation des filières de la Fédération régionale d’agriculture biologique de Bretagne (Frab) et d’un témoin représentant l’organisation de producteurs Scic Douar Den spécialisée en plants et en pomme de terre bio à Saint-Nicolas-du-Pélem.

Cap sur le règlement européen de 2021

L’autre sujet de réflexion est la perspective du nouveau règlement européen, attendu pour 2021, encadrant l’agriculture biologique. Certaines lignes vont bouger, « dans un sens ou dans l’autre ». Yann Yobé cite par exemple la fin des « équivalences » actuelles. « Demain, pour être importé, un produit bio étranger devra répondre au cahier des charges européen. » La possibilité d’autoriser « la commercialisation des semences populations multipliées par des paysans mais non inscrites au catalogue est aussi une vraie avancée ».

Par contre dans l’Union européenne, des pays militent pour que les contrôles des exploitations ne soient plus annuels. « Pour nous, il faut garder ce rythme pour garantir la transparence et la qualité de la bio vis-à-vis du consommateur. » La refonte de ce règlement doit être votée en 2018 au niveau européen. « Ses grands principes sont arrêtés, mais son écriture dans les détails d’ici 2020 pourrait être complexe. L’Europe, ce sont 28 pays ayant tous des histoires de la bio et des climats différents… »


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