Maïs : innovations dans les engrais starters

Comment améliorer l’implantation et le développement du maïs dans le contexte pédoclimatique breton ? De nombreuses solutions innovantes, testées par Triskalia, permettent d’améliorer la disponibilité et l’absorption des éléments nutritifs au moment où la plante en a le plus besoin, tout en réduisant l’impact environnemental.

Depuis de nombreuses années, Triskalia travaille dans son réseau d’essais agronomiques diverses solutions pour aider le maïs à s’enraciner et à démarrer rapidement. Ces effets sont particulièrement recherchés en Bretagne du fait de son contexte pédoclimatique : sols froids lors des semis et températures qui peinent à monter au mois de mai.. Un démarrage rapide est un élément essentiel pour échapper aux ravageurs de début de cycle (taupins, géomyzas…).

Répondre au contexte régional

Historiquement, les produits utilisés pour favoriser l’implantation sont des engrais granulés contenant de l’azote et du phosphore, DAP (18-46) en tête. L’état des connaissances avançant, les scientifiques se sont aperçus que, quoique indispensables, seules 5 unités d’azote et 1 de phosphore étaient absorbées jusqu’à 5 feuilles. De plus, 80 % des parcelles bretonnes sont bien pourvues en phosphore grâce aux apports d’effluents d’élevage.

Pour cette raison, la gamme Triskalia s’est enrichie d’engrais répondant mieux au contexte régional et aux besoins précoces de la plante. Deux équilibres N/P sont mis en avant. Le premier, Starline, contient 20 unités d’azote, 20 unités de phosphore et 5 unités de soufre par 100 kg. Cet engrais contient également du zinc pour couvrir les besoins du maïs, plante particulièrement exigeante en cet oligo-élément. Ce produit est fabriqué sur l’usine Eurochem d’Anvers réputée pour la qualité de sa granulation. Le second, Effi’start, est composé de 25 unités d’azote, 15 unités de phosphore et 5 unités de soufre par 100 kg. L’originalité de ce produit réside dans la forme retardée de l’azote, qui permet de le libérer au plus près des besoins de la plante. Effi’star est également fabriqué sur Anvers.

L’innovation suivante a été la microfertilisation avec la mise sur le marché des microgranulés qui apportent les unités nécessaires au plus près de la racine. Ainsi, Microfast apporte à 20 kg, 2,6 unités d’azote et 8 unités de phosphore par hectare, associées à un cocktail d’oligo-éléments. Le positionnement du produit le rend aussi efficace que les engrais granulés. Grâce aux faibles doses apportées, l’impact environnemental est réduit et les volumes manipulés lors du semis sont divisés par 5.

Éco-système mutualiste

Aujourd’hui, les progrès techniques se poursuivent grâce à la microbiologie. Si l’on parle de plus en plus des micro-organismes de notre tube digestif et de l’incroyable interaction qui se tisse entre eux et nous, ils sont tout aussi indispensables aux plantes dont ils sont les partenaires depuis la nuit des temps. Ce véritable écosystème mutualiste commence à peine à être pris en compte mais l’on sait aujourd’hui que les micro-organismes sont l’une des clés d’une agriculture écologiquement rentable.

Triskalia teste depuis 2011 de nombreux produits contenant des micro-organismes, bactéries et champignons, à but nutrition des plantes. L’objectif est de trouver des solutions qui permettent de faire aussi bien en apportant moins d’azote et de phosphore minéral. Ces expérimentations ont permis de référencer la solution la plus efficace : le Rise P Locacell. Les essais de 2013 ont montré des gains de rendements moyens par rapport au témoin non fertilisé de 9 quintaux.

Graphique-essai-fertilisation-mais-2013

Déplafonner le rendement

Depuis 2013, la coopérative développe auprès de ses adhérents cette technologie Rise P qui consiste à inoculer les racines des maïs avec une haute concentration de Bacillus amyloliquefaciens souche IT45. Ces bactéries symbiotiques des racines se multiplient et colonisent rapidement la rhizosphère (zone proche des racines) en se nourrissant des exsudats sécrétés par les racines.

En contrepartie, cette population bactérienne apporte plusieurs bénéfices au maïs. En premier lieu, ces bactéries solubilisent le phosphore disponible dans la rhizosphère (+ 28 % de phosphore assimilable) et améliorent la biodisponibilité des autres éléments nutritifs offrant une meilleure valorisation du sol et des apports organiques et minéraux. Ensuite, elles stimulent la croissance des racines efficaces (chevelu) par sécrétion de phytohormones. Cette solution présente un accroissement de la biomasse racinaire de 20 %, permettant une augmentation de la zone d’interception des éléments nutritifs. Enfin, elles ont un effet probiotique, car elles occupent la zone racinaire par une flore bénéfique.

Il en résulte une croissance plus rapide du maïs en début de cycle, une plus grande homogénéité dans l’insertion des épis et une amélioration de la valeur alimentaire du fourrage. Cette technologie adaptée aussi bien pour l’agriculture conventionnelle que biologique est désormais disponible sous le nom de Rise P Locacell (Ex Locacell Neo), granulé à incorporer au sol avec le localisateur à raison de 100 kg/ha. Ce produit permet de déplafonner le rendement en sols riches ou bien fertilisés et de le maintenir dans des stratégies de réduction d’intrants.


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